« Le Mica est une infection que l’on connaît de puis assez longtemps, puisqu’on l’a déjà décrit en 1947 », déclare le Pr Éric Caumes. Le virus circule très probablement depuis très longtemps en Afrique et en Asie, à bas bruit, dans une population semi-immune au sein de laquelle les effets du virus ne sont pas très apparents, puisque la maladie confère probablement une immunité définitive. « Ce qui est nouveau, c’est que c’est la première fois que le virus arrive en Amérique latine, dans un continent vierge de toute infection antérieure par ce virus », souligne le Pr Caumes. Donc au sein d’une population non immunisée contre cette maladie, à quelque degré que ce soit. D’où son explosivité : la majorité de la population a été contaminée dans l’année qui vient de s’écouler.
Caractéristiques mystérieuses
Certaines caractéristiques de cette pathologie restaient jusqu'ici mystérieuses. Ainsi, la transmission de la mère à l’enfant, avec le risque de malformation congénitale. Inconnu également, le tropisme neurologique du virus pouvant provoquer des formes méningées et encéphalitiques.
Quant à la transmission sexuelle du Mica, « on la connaissait déjà depuis 2011, précise le Pr Caumes. Actuellement, elle est juste plus importante car il existe beaucoup plus de cas d’infections chez des hommes voyageurs qui contaminent leur femme au retour ».
Le problème des Guillain-Barré et des neuropathies secondaires dus au Mica était, lui aussi, déjà connu et avait été décrit en Polynésie française, à l’occasion de l’épidémie de 2013. La fréquence de cette complication a été précisée, ainsi que la gravité de ces atteintes, souvent peu importante. « Les complications encéphalitiques de la dengue sont beaucoup plus graves et plus fréquentes que celles du Mica et personne n’en parle, tient à relativiser Éric Caumes. Il faut savoir, à titre de comparaison, que la tuberculose fait autant de morts qu’un Boeing 747 qui se crashe toutes les heures alors qu’il y a eu seulement un mort du Mica depuis le début de l’épidémie ».
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