Quatre ans avant leur retraite, 20 % des aides-soignantes sont en arrêt longue maladie, indique Arnaud Robinet, le président de la Fédération hospitalière de France le 1er février. Le lendemain de la deuxième grande manifestation nationale contre la réforme engagée par l'exécutif pour retarder l'âge de départ à 64 ans, la FHF a pris acte de cette décision du gouvernement. Mais elle attend que soit prise en compte la pénibilité des soignants dans les concertations à venir, avant le vote définitif de la loi. La Fédération sait rebondir sur l'actualité de la réforme des retraites pour proposer des mesures en faveur du reclassement interne des soignants de la fonction publique hospitalière. En fin de carrière, les soignants "usés" pourraient participer à la prévention et à l'accompagnement des personnes fragiles. Selon Zainab Riet, « il est important d'avoir des professionnels expérimentés qui sachent faire le lien entre l'amont et l'aval de l'hospitalisation vers le domicile ». Et d'enfoncer le clou : « Nous demandons une loi de programmation pluriannuelle basée sur un financement vertueux vers la pertinence des actes. Nous devons avoir moins de malades et moins d'hospitalisations. »
Fonds d'usure : 100 millions d'euros
Alors que le fonds d'indemnisation d'usure professionnelle mentionné par le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun dans ses vœux est provisionné de 100 millions d'euros, la FHF appelle d'ores et déjà à revaloriser de façon significative l'Ondam à hauteur de 5 milliards d'euros supplémentaires par an, afin de recruter 100 000 soignants dans le quinquennat à venir (avec pour cible 40 000 IDE et 32 500 AS par an). Côté médical, le recrutement de 3 500 médecins par an est jugé insuffisant par la Fédération qui souhaiterait arriver à la barre des 12 000 praticiens. Selon la Fédération, le premier cycle d'études n'est pas suffisamment abouti. De plus, au niveau des étudiants qui passent les ECN, il manque une réelle diversification des profils pour répondre à la demande d'un système de santé qui serait plus axé sur la santé publique. En tout cas, pour atteindre cet objectif, la FHF demande aussi l'embauche de 1 000 postes universitaires de plus afin d'augmenter les capacités de formation des étudiants en santé. L'exécutif saura-t-il répondre à cet empilement de revendications ?
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