Bureaux « assis-debout », avec pédalage ou sur tapis roulant, réunions debout, pauses actives ou envoi d’alertes pour interrompre le temps assis… Pour lutter contre la sédentarité au travail, qui affecte particulièrement les salariés du tertiaire, Santé publique France (SPF) publie une synthèse de la littérature scientifique sur les interventions efficaces pour réduire et interrompre la sédentarité.
Destiné aux employeurs, acteurs du milieu du travail, décideurs et acteurs de santé publique, ce panorama devrait être suivi de la publication d’un document « simplifié, illustré d’exemples d’interventions françaises » sur la plateforme conçue par SPF : employeurspourlasante.fr.
L’enjeu relève de la santé publique, est-il rappelé, tant la sédentarité élevée augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de certains cancers (côlon, poumon et endomètre), de troubles musculo-squelettiques, mais aussi de dépression et d’anxiété. « A contrario, il a été démontré l’effet bénéfique sur la santé des interruptions fréquentes du temps passé assis, notamment sur la santé cardiovasculaire », est-il relevé.
Des effets délétères difficilement compensables
Ces effets délétères sur la santé restent « encore méconnus » et « difficilement compensables par la pratique d'activité physique, même pour les personnes physiquement actives », poursuit SPF. Avant de préciser : « Une personne assise pendant 9 heures dans la journée devrait pratiquer 1 h 25 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée pour "éliminer" les risques de mortalité par maladies cardiovasculaires de ce temps élevé passé assis. »
Pour limiter ce temps « assis », il existe trois types d’interventions. La première relève de la politique de l’entreprise : changements organisationnels, soutien managérial, managers ambassadeurs, mise en place de réunions debout et d’heures de pauses actives, liste SPF.
Viennent ensuite des interventions sur l’environnement de l’entreprise avec la mise en place de « mobiliers actifs » (bureaux « assis-debout », avec pédalage, sur tapis roulant, etc.). Enfin, des stratégies reposent sur l’information et la motivation des individus : sessions d’éducation, information par affiches, flyers, messages sur ordinateurs, envoi d’alertes pour interrompre le temps assis, suivi du comportement, entretiens motivationnels, etc.
Parmi ces mesures, la plus efficace reste le mobilier actif. « Comparé à l’utilisation d’un bureau classique, un bureau assis-debout peut diminuer le temps passé assis jusqu'à 3 h 36 par jour et augmenter le temps passé debout jusqu'à 3 h 06 par jour », est-il souligné. La pertinence des stratégies d’information ou de motivation est, quant à elle, variable selon la durée de l’intervention.
« Si certaines interventions, comme la simple fourniture d'information, n'ont pas fait preuve de leur efficacité sur la réduction du temps passé assis, d'autres telles que les incitations par ordinateur à se lever ont été efficaces après plusieurs mois d'intervention », note aussi SPF. Soulignant le « moindre coût » de ces stratégies, l'agence insiste sur leur absence d’impact sur la productivité.
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