En 2023, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance était de 64,2 ans pour les femmes et de 63,6 ans pour les hommes, tandis qu’à 65 ans, les femmes peuvent espérer vivre 12 ans sans incapacité et les hommes 10,5 ans, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée ce 31 décembre. Une femme de 65 ans peut également espérer vivre encore 18,5 ans sans incapacité forte et un homme 15,8 ans.
« L’espérance de vie sans incapacité correspond au nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans être limitée par un problème de santé dans ses activités quotidiennes », rappelle la Drees. « Étudier spécifiquement les espérances de vie sans incapacité à 65 ans permet de se concentrer sur les années vécues, dans la majeure partie des cas, après la vie active. »
Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité a augmenté de 1 an et 11 mois pour les femmes et de 1 an et 10 mois pour les hommes, ce qui correspond à une augmentation moyenne de 1,6 mois et 1,4 mois par an respectivement. « Ces évolutions traduisent le recul de l’âge à partir duquel apparaissent les maladies chroniques liées au vieillissement et limitant les personnes dans leur vie quotidienne », commentent les auteurs. « Entre 2008 et 2023, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû plus vite que l’espérance de vie au même âge. »
L’espérance de vie sans incapacité forte à 65 ans a également augmenté entre 2008 et 2023, de 1 an et 11 mois pour les femmes et 1 an et de 9 mois pour les hommes. Par ailleurs, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance a diminué de 4 mois pour les femmes depuis 2008, tandis qu’elle a augmenté de 10 mois pour les hommes. Quant à l’espérance de vie sans incapacité forte à la naissance, elle a augmenté, sur la même période, de 10 mois pour les femmes et de 1 an et 10 mois pour les hommes.
« Les évolutions des espérances de vie sans incapacité d’une année sur l’autre doivent être analysées avec précaution, car elles s’appuient sur des réponses à une enquête (enquête Statistiques sur les ressources et les conditions de vie [SRCV] de l’Insee) et peuvent donc être instables », précisent les auteurs.
Au-dessus des moyennes européennes
Des fluctuations des espérances de vie sans incapacité et sans incapacité forte à 65 ans ont été observées lors de la pandémie de Covid : elles ont d’abord baissé en 2020, du fait de l’augmentation du nombre de décès liés à l’épidémie, puis ont augmenté fortement en 2021, avant de baisser de manière tout aussi importante en 2022 et de retrouver les niveaux de 2020. Les auteurs expliquent la hausse de 2021 par « une forte baisse de la part de personnes déclarant des limitations dans l’enquête SRCV » et la baisse de 2022 par « la hausse des prévalences d’incapacité déclarées lors de l’enquête ».
Par ailleurs, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans était supérieure à la moyenne européenne de 2 ans et 6 mois pour les femmes et de 1 an et 4 mois pour les hommes, la situant respectivement aux 5e et 7e rangs des pays de l’Union européenne pour l’année 2022.
La France est également au-dessus de la moyenne européenne pour l’espérance de vie sans incapacité à la naissance, de 2 ans et 5 mois pour les femmes et de 1 an et 4 mois pour les hommes (située respectivement aux 9e et 10e rangx), l’espérance de vie sans incapacité moyenne à la naissance en 2022 dans l’Union européenne étant de 62,8 ans pour les femmes et de 62,4 ans pour les hommes.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation