Voilà plusieurs semaines que face à la vague Omicron, diverses voix appellent à relâcher la stratégie de dépistage, voire les mesures de distanciation sociale. Y compris auprès des plus âgés. En effet, la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) – invite à assouplir les pratiques dans les Ehpad.
Omicon moins sévère même chez les personnes âgées
« Nous ne sommes plus face au même virus, nous ne pouvons donc plus apporter les mêmes réponses médicales sur le terrain que celles que nous apportions face au variant Delta », avancent les gériatres dans un communiqué diffusé lundi. Les spécialistes rappellent qu’Omicron, actuellement à l’origine de plus de 90 % des cas de Covid-19 dans l’ensemble des régions françaises a, du fait de sa grande transmissibilité, provoqué des records de contamination. D’où une « saturation des acteurs du dépistage dans les établissements EHPAD et USLD déjà privés, au quotidien, de ressources humaines suffisantes pour prendre soin des résidents et des patients âgés ».
Et ce, alors même qu’Omicron s’avère moins sévère que ses prédécesseurs également chez les personnes âgées. « Depuis l'arrivée du vaccin et l’apparition du variant Omicron […], le taux de mortalité n'est jamais revenu au point des premières vagues en France », insiste la société savante.
Des autotests pour les personnes symptomatiques
Dans ce contexte, les gériatres appellent à alléger le testing. Ils proposent d’abord d’abandonner le dépistage systématique de tous les résidents et de se fier davantage « au bon sens clinique des équipes d’Ehpad ». « La communauté gériatrique souhaite […] repenser la politique des tests pour se concentrer prioritairement sur les personnes symptomatiques en établissement. »
Par ailleurs, la société savante invite à ne pas recourir seulement aux tests PCR et antigéniques. Car nombre de résidents d’Ehpad peuvent « mal vivre les prélèvements nasopharyngés ». « Les gériatres recommandent plutôt, lorsque cela est nécessaire, l’utilisation d’autotests moins agressifs pour la personne âgée. »
Pas d'isolement systématique
Enfin, au-delà de la doctrine de test, les gériatres remettent en cause les mesures de freinage, et plus précisément l’isolement des résidents et l’interdiction des visites dans les Ehpad. Car dans certaines régions, ces dispositions seraient de retour. « Il ne nous paraît pas pertinent et même contre-productif pour la santé des résidents de pratiquer l’isolement des EHPAD de façon systématique dès lors qu’un résident ou un soignant se déclare positif au COVID dans un établissement. » En appelant au tact et à la mesure, ils dénoncent une « entrave à la liberté des résidents » qui ne doit être mise en oeuvre que dans des circonstances exceptionnelles.
Quoi qu’il en soit, la SFGG, conjointement avec le Centre national professionnel de gériatrie (CNP) et le Collège national des enseignants de gériatrie (CNEG), invite les directeurs et médecins coordonnateurs des Ehpad ainsi que les généralistes à s’adresser aux hotlines gériatriques « pour répondre à leurs demandes d’avis médicaux, d’explications ou de renfort face à des situations particulières ou complexes ». Mis en place en avril 2020, ces services de support « sont plus que jamais [actifs] sur tout le territoire français », assurent les Sociétés savantes, qui proposent une carte de ces hotlines.
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