Annoncé par le président de la République en septembre dernier, le dispositif MonPsy sera opérationnel à partir du 5 avril, rendant possible l’adressage de certains patients en souffrance psychique à un psychologue pour des séances remboursées.
Un dispositif de première ligne
« Il s’agit d’un dispositif de première ligne de repérage et de prise en charge des difficultés psychologiques légère à modérée avec à chaque moment la possibilité d’une orientation vers des soins spécialisés en cas de besoin » résume le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Comme rappelé par le cabinet d’Olivier Véran lors d’un point presse, l’objectif est d’améliorer l’accès aux soins en santé mentale en couvrant des besoins non couverts jusque-là. « Alors que les centres médico-psychologiques (CMP) ont vocation à prendre en charge des troubles plus sévères, l’idée est de construire une alternative en ville pour tous les patients », souligne la CNAM.
Dans un climat général très anxiogène, entre Covid et guerre en Ukraine, le but est aussi « de développer une vraie approche de prévention en matière de santé mentale », précise le cabinet d’Olivier Véran.
L'adressage par un médecin indispensable
En pratique, sont éligibles au dispositif :
• Les enfants de 3 ans et plus et les adolescents en « situation de mal-être psychique pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage ».
• Les adultes de 18 ans et plus souffrant d’un trouble anxieux ou d’un trouble dépressif d’intensité légère à modérée ; d’un mésusage de tabac, d’alcool ou de cannabis sans dépendance ou d’un trouble du comportement alimentaire sans gravité.
Ces patients peuvent bénéficier de 8 séances maximum par année civile (dont un entretien d’évaluation initiale), à condition d’être adressé par un médecin traitant. L’accès direct au psychologue n’est donc pas possible, « afin que le généraliste puisse être très tôt dans la boucle et assurer le suivi », indique le cabinet ministériel.
« C’est un dispositif qui entérine un mode de coopération entre le médecin généraliste et le psychologue », appuie le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Les séances seront remboursées à hauteur de 40 euros pour la première et 30 euros pour les suivantes, sans possibilité de dépassement, avec une prise en charge mixte (60 % Sécu, 40 % complémentaire santé) et une avance des frais par le patient hormis dans les cas légaux de tiers payant obligatoires.
Plus de 1 300 psychologues volontaires
En pratique, le praticien délivre un courrier d’adressage (pour le remboursement) et un courrier d’accompagnement (reprenant les éléments cliniques) au patient qui va pouvoir prendre rendez-vous avec le psychologue de son choix, sous réserve que son inscription ait été validée par la CNAM.
Pour pouvoir être retenu, les psychologues volontaires doivent justifier d’au moins trois ans d’expérience dans le soin psychique et avoir soit un diplôme de psychologue soit une formation complémentaire en psychologie clinique et en psychopathologie.
Actuellement 1 300 psychologues auraient déposé leur candidature et 572 seraient d’ores et déjà conventionnés. Un chiffre amené à évoluer, espère le cabinet, soulignant que la cinétique des inscriptions reste stable avec environ 50 nouvelles candidatures par jour.
À l’issue des 8 séances, en cas de nécessité de poursuivre la prise en charge, se pose la question d’une orientation vers des soins spécialisés. « Si besoin, le relais peut être pris par les guichets conventionnels de soins (comme les CMP) après concertation avec le généraliste et un psychiatre », précise le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Tout en sachant que dans les expérimentations préalables, « il y avait, dans ce cadre de troubles psychiques légers à modérés, une résolution de la problématique dans un bon pourcentage de cas, avec en moyenne seulement 5 séances consommées ».
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