Quelques semaines après le lancement de la deuxième campagne de rappel de vaccination anti-Covid-19, la Commission technique des vaccinations (CTV) de la Haute Autorité de santé (HAS) revient sur les autres recommandations vaccinales. En effet, ce 25 avril, premier jour de la semaine européenne de la vaccination, l’instance publie la version 2022 de son calendrier vaccinal.
Coqueluche : la vaccination des femmes enceintes étendue à tout le territoire
Cette mise à jour entérine d’abord deux évolutions déjà annoncées par la HAS. À commencer par la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes sur tout le territoire français. En effet, depuis le 12 avril, et comme c’était déjà le cas à Mayotte depuis 2018, « la vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte est recommandée à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, afin d’augmenter le transfert transplacentaire passif des anticorps maternels et d’assurer une protection optimale du nouveau-né », rappelle la CTV. Une vaccination qui peut être réalisée avec les vaccins tétravalents disponibles à l’heure actuelle.
De même, le calendrier vaccinal 2022 intègre l’extension de la vaccination contre le méningocoque B au-delà des personnes à risque élevé de contracter une infection invasive. Une mesure décidée dès juin 2021. « La vaccination contre les infections invasives à méningocoques de sérogroupe B (…) est (désormais) recommandée chez l’ensemble des nourrissons dès l’âge de 2 mois et avant l’âge de 2 ans avec le schéma suivant : première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12) », détaille la CTV.
La vaccination contre le méningo B pour les nourrissons... mais pas que
Et comme la HAS le précisait l’été dernier, la cible de la vaccination contre le méningocoque B n’est pas élargie qu’aux jeunes enfants. Sont également concernés les membres de « l’entourage familial des personnes à risque élevé d’infections invasives ». De plus, concernant ces sujets particulièrement vulnérables, un rappel est dorénavant préconisé « tous les 5 ans ». Du moins chez ceux qui présentent « un risque continu d’exposition au méningocoque B ».
À noter qu’en matière de vaccination contre le méningocoque B, la CTV rapporte aussi l’arrivée récente d’un nouveau vaccin : le vaccin recombinant Trumenba. De fait, si ce produit a obtenu une AMM européenne dès 2017, il n’est commercialisé en France que depuis le 1er septembre 2021. Indiqué seulement chez l’enfant de plus de 10 ans, « il n’est actuellement pas pris en charge par l’Assurance maladie », précise toutefois l’instance.
Certains professionnels de l'agroalimentaire ciblés par la vaccination antigrippale
Par ailleurs, ce calendrier 2022 revient sur la vaccination antigrippale. Et ce, d’abord en confirmant que « le vaccin contre la grippe Influvac Tetra peut désormais être utilisé selon son AMM à partir de l’âge de 6 mois dans le cadre de la stratégie vaccinale française vis-à-vis de la grippe saisonnière », comme c’était déjà le cas lors de la dernière campagne de vaccination antigrippale.
Mais surtout, ces recommandations introduisent une nouvelle cible de la vaccination contre la grippe saisonnière : « les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires ». En effet, saisi notamment par la Direction générale de la santé (DGS) afin d’élaborer des règles de protection des travailleurs exerçant dans les lieux de détention de porcs ou de volailles, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait demandé fin 2021 à la HAS d'évaluer « la pertinence de la vaccination contre la grippe saisonnière (de ces) professionnels ». C'est donc à présent chose faite. Même si « cette vaccination est à considérer comme une mesure de protection collective visant à éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains et non pas comme une mesure de protection individuelle contre les virus zoonotiques porcins ou aviaires », précise la CTV.
Évolution des compétences vaccinales et du remboursement
Enfin, dans une perspective plus réglementaire, le calendrier 2022 revient sur les extensions des compétences vaccinales récemment promises, voire déjà en vigueur. « Depuis la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2021-2022, les infirmiers et pharmaciens d’officine peuvent vacciner l’ensemble des personnes majeures, y compris celles non ciblées par les recommandations vaccinales », rappelle la CTV. Par ailleurs, l’instance signale que « les sages-femmes, les pharmaciens d’officine et les infirmiers, sans prescription médicale préalable de l’acte, pourront administrer certains vaccins non-vivants aux personnes de 16 ans et plus ciblées par les recommandations vaccinales ». Une disposition validée le 21 avril par plusieurs décrets concernant chacune de ces professions (sages-femmes, pharmaciens et infirmiers).
De plus, les conditions de prise en charge des vaccinations inscrites au calendrier évoluent pour permettre à plus de professionnels de santé de les promouvoir. « Les vaccins du calendrier des vaccinations, lorsqu’ils sont prescrits par les médecins du travail et les médecins scolaires, sont désormais remboursés par l’Assurance maladie. »
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