Soudé et vigilant, tout le staff médical est sur le pont. Car il reste encore deux matches de qualifications pour l’Euro à disputer (les 3 et 4 avril) avant l’ultime compétition. L’énergique médecin du sport, la Dr Cindy Conort, raconte au Quotidien, son parcours et son expérience passée au sein d’un collectif « tout à fait exceptionnel ». Et fin prêt à chercher la médaille dès le 25 juillet prochain…
Sport de combat
« Je ne suis absolument pas handballeuse », annonce tout de go, Cindy Conort plutôt portée sur le sport de combat et compétitrice de course à pied. Ça peut surprendre. « Un avantage qui évite toute tentation de commentaires techniques ou tactiques. Et c’est plutôt bien pour tout le monde ! », précise malicieusement la quarantenaire née en Lozère. Elle a complété ses études de généraliste faites à Toulouse, par un Diplôme d’Études Spécialisées Complémentaires en médecine du sport. Très vite, d’autres formations suivent tant en nutrition, ostéopathie, mésothérapie ou traumatologie du sport. Médecin assistante en 2012, au CREPS de la Ville rose, elle découvre l’accompagnement médical du sport de haut niveau avec le PSG, au centre de Clairefontaine (Yvelines). En décembre 2013, la jeune médecin décide d’ouvrir une consultation en médecine du sport à Nîmes. C’est là qu’un confrère lui demande de suivre le HBCN, le club féminin de handball.
Révélation
« J’y suis allée presque comme une tâche à accomplir… Parce que je venais d’arriver et que je devais respecter la hiérarchie… », avoue la professionnelle de santé plutôt formée à la gestion médicale des sports masculins. Contre toute attente, c’est une vraie révélation ! « J’ai adoré travailler avec cette équipe et tout le staff. Les joueuses comme Camille Ayglon-Saurina, Blandine Dancette, Julie Goiorani, sont des filles vraiment extraordinaires. Avec beaucoup d’humour et d’intelligence… ». L’accompagnement bénévole, riche et intense, est stoppé net en 2016, alors que le club fait faillite. En 2018, la médecin du sport est contactée par Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe féminine de France de handball. Le coach des Bleues voulait absolument une femme au poste de médecin. « On a passé une demi-journée à échanger notre vision des choses. Très honnêtement et sans chercher à se plaire… », se remémore-t-elle. Rassurant, Olivier Krumbholz a su lever les hésitations liées à l’organisation d’une vie de famille, doublée de consultations à Nîmes et de gardes faites en Ariège dans une maison d’urgence. « Il m’a toujours accompagné pour que j’arrive à être disponible… Sachant que je passe beaucoup de temps pour l’équipe de France. Et je n’ai jamais eu la moindre réflexion lorsque je m’absente une heure quand mes proches sont dans les environs » souligne la médecin de l’équipe féminine de France de hand.
Nous avons un lien spécial qui ne se définit pas…
Organisation médicale soutenue
Intégrée au staff médical composé de trois kinés, d’un psychologue préparateur mental et d’un coach physique avec lequel la médecin échange beaucoup pour la réathlétisation et le retour au terrain, Cindy Conort retrouve « une équipe rare et un lieu d’épanouissement malgré les tensions, la fatigue, le manque des proches… ». Elle évoque une disponibilité de tous les jours en présentiel lors des périodes de regroupements mais aussi en distanciel avec des téléconsultations, des programmes de rééducation, de récupération personnalisée. Les joueuses se sentent encadrées et soutenues même lorsque ça ne se passe pas trop bien avec leurs clubs d’origine. L’équipe de France représente un repère. « Elles savent que nous sommes là pour elles et quelle que soit l’heure. »
Des patientes pas comme les autres
La proximité que les déplacements au gré des matches décuplent, fait naître une relation atypique entre les joueuses et la professionnelle de santé garante de la santé physique et mentale. Ni copines ni amies, ni même collègues de travail, les Bleues sont, et restent, des patientes. Mais, analyse cependant la médecin, « ce ne sont pas des patientes comme les autres. Nous avons un lien spécial qui ne se définit pas. Nous vivons à 100 à l’heure et nous partageons des trucs dingues ! À certaines périodes, comme celle de la prépa des JO à Cap Breton, nous sommes ensemble en toutes circonstances… Elles me voient en pyjama, au lever, énervée, joyeuse ou en train de sauter sur le banc de touche… Et réciproquement ! ». À l’approche des Jeux, la synergie que l’énergique médecin a trouvé avec les Bleues, s’exprime par « un furieux désir collectif de finir en beauté avec la médaille ! », assure la Dr Cindy Conort.
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