Les autorités veulent booster la prescription médicale d’activité physique. Pourquoi est-ce si important ?
Pr M. D. : L’activité physique (AP) est vraiment une thérapeutique non médicamenteuse à part entière dont les effets sont validés scientifiquement, que ce soit en prévention mais aussi pour la prise en charge de multiples maladies chroniques. Par exemple, en prévention, l’AP diminue de 20 à 30 % le risque d’AVC chez l’adulte mais permet aussi de diminuer les séquelles et d’améliorer la récupération et la qualité de vie en post-AVC.
Encore faut-il que l’activité soit suffisamment régulière (après 2 mois d’arrêt, le bénéfice disparaît, ndlr), avec une intensité et une durée suffisantes (on préconise traditionnellement 30 minutes d’AP/jour, ndlr) et que le temps passé assis soit limité.
Quels sont les patients concernés par la prescription d’activité physique ? Y a-t-il des contre-indications formelles ?
Pr M. D. : Tous les adultes et tous les enfants devraient avoir une activité physique régulière et la question devrait faire partie intégrante de l’interrogatoire.
Au-delà de ça, face à un patient qui cumule des facteurs de risque, pour lesquels on sera enclins à donner des conseils diététiques ou encourager le sevrage tabagique, l’idée est de donner aussi des conseils d’activité physique. Si le patient est autonome, ça n’ira pas plus loin ; sinon il faut faire une ordonnance, voire, pour un patient âgé, un malade en ALD, etc., l’envoyer à un professionnel pour une activité physique adaptée. La loi du 2 mars a élargi la prescription aux personnes atteintes d’une maladie chronique ou présentant des facteurs de risques ainsi qu’aux personnes en situation de perte d’autonomie.
À part dans le cas d’une pathologie en poussée aiguë ou de complications mal stabilisées, les vraies contre-indications sont très rares, et globalement il n’y a pas besoin de faire d’emblée une épreuve d’effort, un coroscanner ou encore une écho cœur avant de prescrire. Même une HbA1C à 9 %, ça ne m’inquiète pas !
Que mettre sur l’ordonnance ?
Pr M. D. : Il faut désacraliser la prescription. Pour un diabétique de type 2, on peut par exemple proposer deux séances d’APA par semaine, complétées par de la marche avec des objectifs fixés avec le patient.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation