Le 11 janvier, Dr Denis Mukwege, exerçant à l'hôpital de Panzi, a reçu le titre de membre Honoris Causa par l'Académie nationale de médecine. Emblème de la lutte contre les viols de guerre, surnommé « l'homme qui répare les femmes », il a reçu de nombreuses distinctions pour son engagement contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes en République démocratique du Congo, dont le prix Nobel en 2018. Lors de cette séance, le Dr Denis Mukwege a délivré un témoignage poignant. Le viol, véritable crime de guerre, impacte non seulement les femmes blessées dans leur être intime, mais aussi leurs proches dans la communauté. Illustration avec les viols collectifs perpétrés sur les places publiques des femmes devant leurs maris et leurs enfants. Pire, la contamination par les IST et/ou par le Sida fait de ces femmes un véritable réservoir de virus, entraînant la mort dans la communauté. Des enfants naissent avec le VIH. D'où une perte d'identité collective qui détruit toute capacité d'organisationnelle et communautaire. « Ces femmes arrivent avec des graves séquelles gynécologiques et avec des troubles psychologiques. Au sein de notre centre, elles bénéficient d'une aide de réparation médicale, mais aussi psychologique, financière et juridique. » Elles sont aussi accompagnées pour être réintégrées dans leur famille et leur communauté. Et Denis Mukwege de présenter un modèle de résistance holistique : « Nous devons transformer cette souffrance en force et leur redonner une autonomie et de la confiance en elles. Conséquence, ces femmes se battent ensuite pour leurs enfants et les femmes de leur communauté. » Cette prise en charge globale doit être reconnue comme un droit fondamental humain et répliquée dans d'autres pays, assène le médecin. L'éducation, l'initiation à la masculinité positive doivent être enseignées aux enfants, plaide le Dr Mukwege.
Voir notre article lors de la sortie de son livre "La force des femmes" paru en octobre dernier.
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