Le Pr Alain Fischer l’avait laissé entendre dans nos colonnes : l’arrivée sur le marché du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, aux conditions de conservation moins contraignantes que ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna, devrait enfin permettre aux médecins généralistes de vacciner à leur cabinet. Mais aussi aux pharmaciens dans les officines…
Les premières doses du vaccin d’Astrazeneca devraient être livrées mi-février et être administrées uniquement par les médecins traitants aux soignants et au 50-65 ans ayant des comorbidités. Mais à partir de la fin du mois et de l’ouverture de la vaccination aux 50-65 ans sans comorbidités, les pharmaciens devraient entrer dans la danse. Mardi, la Haute autorité de santé s’est en effet prononcée en faveur de l’élargissement des compétences vaccinales aux sages-femmes et aux pharmaciens.
Pas le rôle des pharmaciens, estiment les médecins
Une perspective qui agace fortement les médecins. « Ce n'est pas multiplier les vaccinateurs qu'il faut, c'est multiplier les vaccins ! », clame ainsi le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, dans un communiqué diffusé ce mercredi. « Ouvrir la vaccination aux pharmaciens ne répond à aucune nécessité et à aucun besoin, estime-t-il. Par contre, il est nécessaire de tout faire pour augmenter la production, la diffusion et la dispensation des vaccins au plus près des populations. ». En outre, le président de la Confédération redoute des pertes importantes de doses de vaccin par les officines.
De son côté, le syndicat MG France insistait mardi dans un communiqué sur la nécessité d’une interprofessionnalité efficace. « La mission prioritaire des pharmaciens est l'approvisionnement en vaccins et leur délivrance aux professionnels de santé, puis à la population », rappelle ainsi le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat, qui avait déjà exprimé cette position dans un récent entretien. « Respecter [les rôles de chacun] n'interdit pas au pharmacien de vacciner dès qu'il aura approvisionné en vaccins les cabinets du médecin et de l’infirmier, au médecin de vacciner au cours de ses consultations ou déléguer la vaccination de ses patients à l'infirmier qui se rend au domicile du patient ou le reçoit », précise MG France.
Interrogé par France Info, le Dr Jean-Paul Hamon aurait lui aussi souhaité que la vaccination reste l’apanage des médecins. Le président d’honneur de la FMF, rappelle qu’il existe avec les vaccins anti-Covid de « petits risques, mais qui ne sont pas négligeables, d'allergie et de choc anaphylactique », auxquels les sages-femmes et pharmaciens ne sont pas formés.
Vaccin AstraZeneca : le généraliste Jean-Paul Hamon "un peu énervé" par la possibilité donnée aux pharmaciens de l'administrer.https://t.co/RdaHH1YdGH pic.twitter.com/H3Vl0Nnken
— franceinfo (@franceinfo) February 3, 2021
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