Même s’il ne paraît pas y avoir de recrudescence de nouveaux cas pour le moment, le coronavirus n'a pas dit son dernier mot. Chez certains patients, la maladie semble en effet vouloir jouer les prolongations, avec la persistance (ou la résurgence) de symptômes voire l’apparition de séquelles.
D'où l'alerte lancée par l’Académie nationale de médecine qui appelle à la vigilance vis-à-vis de patients convalescents de Covid-19.
Chez les malades pris en charge en ambulatoire, la plupart des manifestations disparaissent en quelques semaines avec la guérison. Toutefois, de plus en plus de patients rapportent la persistance ou la réapparition de symptômes à type d’anosmie, sensations de gêne respiratoire, dysesthésies des extrémités et fatigabilité intense. « Des troubles psychologiques, s’apparentant au syndrome de stress post-traumatique avec angoisse de mort, liés à l’isolement et au confinement, sont souvent associés », précisent les académiciens. Chez ces patients, le risque peut être de passer à côté d’une autre affection aiguë dont les symptômes seraient mis sur le compte de manifestations persistantes de Covid.
Le spectre de la fibrose pulmonaire
Chez les malades ayant été hospitalisés, a fortiori en réanimation, des troubles trophiques avec amaigrissement, dénutrition et myalgies peuvent persister après le retour à domicile. Des « dérèglements psychologiques pouvant affecter la concentration et la mémoire » ainsi que des accidents thrombo-emboliques et des insuffisances rénales ont aussi été rapportés. Au vu des images de scanner pulmonaire, la crainte est également de voir apparaître des fibroses pulmonaires secondaires, comme après le SRAS et le MERS.
Pour tous ces patients, l’académie prône donc « une vigilance accrue des médecins qui assurent leur suivi et une prise en charge adaptée des manifestations cliniques persistantes ou résurgentes de l’infection ou des troubles séquellaires de l’hospitalisation, sans méconnaître toute affection aiguë sans rapport avec la Covid-19 ».
Les sages de la rue Bonaparte recommandent par ailleurs « un recours approprié aux supplémentations nutritionnelles, à la réadaptation physique et à la prise en charge psychologique ».
Enfin, chez les convalescents toujours symptomatiques, l’Académie encourage la prescription de tests diagnostiques (RT-PCR) « en particulier chez les patients non hospitalisés qui n’avaient pas été testés lors de l’épisode initial », et de tests sérologiques (IgM + IgG ou Ig totales) pour évaluer leur statut immunitaire.
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