Finalement, aucune cause environnementale commune n’aura été trouvée pour expliquer les clusters d’agénésie transverse des membres supérieurs (ATMS) repérés dans deux communes du Morbihan (Bretagne) et de Loire Atlantique (Pays de Loire). Telle est la conclusion d’un rapport publié hier par l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) et Santé publique France en complément d’un avis émis en 2019.
Voilà près de 3 ans que les deux agences ont été saisies afin d'investiguer trois regroupements de cas d’enfants nés sans bras détectés dans l’Ain, le Morbihan et en Loire Atlantique. Un premier rapport publié il y a deux ans avait ainsi permis d'écarter l’existence d’un cluster dans l’Ain, mais pas dans les deux autres départements. Dans le Morbihan, le cluster avait en effet été confirmé, et le doute persistait en Loire Atlantique.
De ce fait, les experts avaient recommandé de ré-analyser ces « suspicions d’agrégats spatio-temporels de cas d’ATMS ». Et notamment d’évaluer l’exposition des mères à d’éventuels facteurs de risque environnementaux et non environnementaux, après avoir - ou non - confirmé le cluster de Loire-Atlantique.
Pas de cause environnementale identifiée dans le Morbihan
Conclusion : « pour le cluster d’ATMS identifié dans le Morbihan en 2019, les travaux complémentaires n’ont pas permis d’identifier d’exposition à un facteur de risque commun à ces grossesses ou une surexposition à risque dans l’environnement de résidence des familles du cluster d’ATMS », résume l’Anses.
Malgré le passage en revue de l’ensemble des expositions des mères des enfants présentant une ATMS pendant la grossesse – et ce au moyen de questionnaires adressés aux mères, de la consultation de bases de données environnementales ou recensant de possibles essais en plein champ, d'enquêtes menées par la DRAAF de Bretagne auprès des agriculteurs voisins des familles –, aucune cause commune de malformation congénitale n’a été identifiée. En effet, seuls quelques comportements à risque (tabagisme, usage de pesticides domestiques) ont été relevés chez certaines des mères impliquées.
En conséquence, les auteurs du rapport ne « recommandent pas de mesure spécifique complémentaire de prévention et de gestion des risques environnementaux », mais, simplement, de « poursuivre les actions de prévention pour limiter les expositions avant et pendant la grossesse ».
Peu de données en Loire-Atlantique
En Loire-Atlantique, le constat dressé par les experts s’avère à peu près similaire – aucune exposition commune n’a pu être identifiée –, même si les données étudiées apparaissent bien plus parcellaires.
Si les auteurs du rapport ont en effet bien mis en évidence, « sur la base d’analyses statistiques, l’existence de deux cas groupés pour des enfants nés dans la même commune », ce cluster s’est avéré difficile à investiguer plus profondément. De fait, le nombre d’enfants concernés apparaît très faible, et la recherche d’éventuelles expositions limitée par le fait que les naissances ont eu lieu il y a 12 ans.
Aussi, face à cette quasi-absence de données et au fait qu’aucune cause d’exposition commune n’a pu être pointée en Bretagne malgré les investigations, les experts « ne recommandent pas la réalisation d'investigations supplémentaires ». Ils réaffirment toutefois, comme en 2019, « la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance des anomalies congénitales en France » et d’améliorer la connaissance de leurs facteurs de risque. Dans cet esprit, un 7e registre de surveillance des anomalies congénitales devrait notamment être créé cette année.
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