En haut lieu, on tente d'apaiser les tensions à l'hôpital, que ce soit au ministère ou au siège de l'AP-HP. Alors que les chefs de service commencent à mettre leur menace de démission de leurs fonctions d'encadrement à exécution, la ministre de la Santé en prend acte. Et se dit prête à revoir les médecins démissionnaires en mars afin de voir si d'autres mesures seraient nécessaires, en particulier autour de la gouvernance. Une revendication forte des chefs de service. En attendant, Agnès Buzyn se donne un peu de temps et engage "un état des lieux de la façon dont les réformes s'appliquent". Elle évoque ici la prime de 100 euros net par mois que doivent toucher en février 200 000 personnels hospitaliers (avec un rattrapage sur le mois de janvier). Mais aussi la prime "matériels" de 150 millions d'euros "déléguée aux établissements publics en début d'année pour que les conditions de travail s'améliorent". Et la ministre de compléter : "Il faut maintenant que les équipes s'en emparent et fassent remonter leurs demandes aux directeurs d'hôpitaux pour avoir le matériel dont ils ont besoin."
Maître mot : l'écoute
Concernant l'AP-HP, un des principaux sièges de la contestation (cf. notre entretien avec Jérémie Sécher), Martin Hirsch, le directeur général a envoyé un courrier d'ouverture aux démissionnaires : "Ce cri d'alarme que vous lancez, nous l'avons entendu et nous souhaitons ardemment apporter des réponses à ce qui le motive." Ce courrier est envoyé suite à une réunion entre Martin Hirsch, le Pr Rémi Salomon (cf. notre brève des Contrepoints), le nouveau président de la CME et quelques démisssionnaires. Des mots aussi réparateurs que "écoute primordiale, attention redoublée, respect mutuel et haut degré de compréhension" figurent dans la lettre. Quatre solutions sont proposées par la direction. L'accent sera mis également sur le partage de la gouvernance réclamé par les médecins. Autre proposition, la mise en oeuvre les mesures du plan hôpital de novembre annoncé par le gouvernement. La seconde (rémunérations, reprise de la dette). Ensuite, l'écoute au sein des services devra permettre d'"être plus réactif et attractif pour les recrutements". Enfin, une comparaison à l'international donnera une matière à réflexion pour suggérer à la ministre de la Santé "un deuxième paquet de mesures pour accélérer le rétablissement de l'hôpital public". Vivement demain.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation