Mis au point à Nancy, NHL-ChirEx, « Amélioration et harmonisation de la formation multiprofessionnelle en radiothérapie par une approche de simulation virtuelle », est un projet de formation multiprofessionnelle. Couronné du grand prix du jury d’Unicancer, il s’inscrit dans le cadre d’un projet transfrontalier associant l’institut de cancérologie et l’université de Lorraine, l’université et le centre de radiothérapie du CHU de Liège en Belgique, l’université et la Klinik für Strahlentherapie und Radioonkologie de Homburg et l’Universitätsmedizin der Johannes Gutenberg de Mayenceen en Allemagne, le Centre François-Baclesse, Centre national de radiothérapie du Luxembourg et l’université transfrontalière de la Grande Région.
Répondre aux besoins de sécurité des patients
Aujourd’hui, malgré la mise en œuvre de procédures supplémentaires après l’accident survenu à Épinal en 2006, la sécurité reste une problématique majeure en radiothérapie. « C’est en effet un parcours de soins compliqué qui fait intervenir dans le temps de nombreux corps de métiers, notamment l’oncologue radiothérapeute, le manipulateur radio, le physicien et le qualiticien. Dans cet enchaînement de séquences, des points de faiblesse persistent, qui peuvent générer un surrisque d’effets secondaires. Sans compter qu’à Nancy nous sommes au carrefour de plusieurs pays – France, Belgique, Luxembourg, Allemagne –, et que les formations sont très différentes d’un pays à l’autre. C’est pourquoi nous nous sommes associés pour monter une formation multiprofessionnelle transfrontalière sur 4 ou 5 ans soutenue par des fonds européens », explique le Dr Guillaume Vogin, radiothérapeute à l’institut de cancérologie de Lorraine.
Renforcer les points faibles du parcours de soins
Dans le parcours en radiothérapie, plusieurs points faibles ont été identifiés. C'est tout d'abord le contourage lors de la préparation à la radiothérapie lorsque les contours de la tumeur et des organes sains sont dessinés sur le scanner du patient, il existe une hétérogénéité des pratiques entre les professionnels. Le second point est le problème de communication ou interface entre les professionnels issus de différents corps de métier. Le troisième point est la première mise en pratique sur le patient. Enfin, le suivi longitudinal des patients et des performances d'un centre en terme d'effets secondaires font défaut. « Pour chacun de ces maillons faibles, nous avons élaboré un outil de formation », assure le Dr Vogin.
Des outils visant chaque maillon faible
« À Nancy, poursuit-il, nous avons créé une plateforme d’e-learning pour améliorer et standardiser la délinéation des organes. Par ailleurs, en collaboration avec Liège, nous implantons un pôle de simulation en radiothérapie. Deux salles de radiothérapie virtuelle vont être installées à cette fin sur le site de l’hôpital virtuel de Lorraine à la faculté de médecine de Nancy. Notre ambition est de faire de Nancy un centre de référence régional et national dans ce domaine. »
En même temps sont développés, en Belgique, un programme de formalisation de la communication interprofessionnelle et, au Luxembourg, un outil de radiovigilance qui permettra de récupérer les données brutes anonymisées de surveillance des patients et de créer une base de données partagée.
« Ce projet transfrontalier va par ailleurs être l’occasion de mettre en place des échanges d’internes et de manipulateurs radio entre les divers pays participants – ce qui va dans le sens d’une harmonisation à terme de la formation européenne en radiothérapie », conclut le Dr Vogin.
Entretien avec le Dr Guillaume Vogin, institut de cancérologie de Lorraine, université de de Lorraine (Nancy)
Vogin G, et al. NHL-ChirEx: An interprofessional cross-border education initiative in the Greater Region with a focus on radiation morbidity and patient safety. Radiother Oncol. 2018 Dec;129(3):417-20
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