Covid-19

Réactions cutanées post-vaccinales : les dermatologues rassurent

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Publié le 26/11/2021
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Depuis l’arrivée des vaccins anti-Covid-19 en Europe, des effets indésirables dermatologiques sont recensés. D’après l’étude française Covacskin, qui s’est penchée sur près de 200 cas, tous apparaissent cependant bénins, spontanément et entièrement résolutifs en quelques jours.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Réactions cutanées au point d’injection, saignements cutanéo-muqueux, urticaire, etc. Nombreux sont les évènements dermatologiques signalés suite à l’administration des vaccins anti-Covid-19. Cependant, les résultats préliminaires de l’étude française multicentrique Covacskin, communiqués par la Société française de Dermatologie (SFD) en amont des Journées dermatologiques de Paris (30 novembre - 4 décembre), rassurent.

Certes, de premiers travaux publiés par des équipes américaines, espagnoles et anglaises avaient déjà conclu au caractère bénin des effets indésirables dermatologiques des vaccins anti-Covid-19. Toutefois, « il paraissait important d’approfondir cette question et de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques pour, in fine, permettre une information optimale et un meilleur encadrement des patients », souligne la SFD.

Pour ce faire, la société savante s’est penchée sur des données recueillies par des dermatologues hospitaliers mais aussi libéraux auprès de patients ayant développé des réactions cutanées dans les jours suivant la vaccination. En pratique, près de 200 dossiers médicaux détaillant l’aspect clinique des symptômes dermatologiques, leur délai d’apparition, leur évolution, voire des informations histologiques ont été étudiés.

Des réactions parfois impressionnantes

Résultat : des effets indésirables dermatologiques ont été recensés dans un délai moyen de 5,6 jours avec tous les vaccins anti-Covid-19 disponibles en France. La plupart sont néanmoins survenus après utilisation de vaccins à ARNm, par ailleurs les plus répandus (72 % des cas avec Pfizer et 16 % avec Moderna, contre 11,3 % avec AstraZeneca et un seul avec Janssen).

Parmi les effets indésirables dermatologiques recensés, certains apparaissent « susceptibles d’impressionner tant les patients que les médecins ». En effet, « les réactions généralisées sont les plus fréquentes », rapporte la SFD, qui cite surtout des réactions d’urticaire mais évoque aussi des réactions généralisées papuleuses, œdémateuses ou vésiculeuses. Même localisées, les réactions recensées apparaîtraient dans un quart des cas relativement étendues (plus de 10 cm).

Aucune contre-indication à la poursuite de la vaccination

Toutefois, la SFD rassure, ces réactions étant « toujours spontanément résolutives sans séquelle ». Et ce, en 19 jours, en moyenne.

De plus, les récidives lors d'injections ultérieures s’avèrent peu fréquentes. « [Ces réactions] surviennent très majoritairement lors de la première injection et ne se reproduisent que dans 30 % des cas à la seconde injection dans des formes similaires, mais d’intensité souvent moindre ».

Au total, les dermatologues considèrent donc que des réactions cutanées survenues après une première injection « ne [contre-indiquent] en aucun cas la poursuite de la vaccination ». Et ce, même si les mécanismes physiopathologiques à la base de ces effets restent méconnus.

Des réactions non allergiques

Des hypothèses sont toutefois avancées. « Les vaccins anti-COVID sont en effet reconnus comme très immunogènes, ce qui pourrait favoriser la réactivation de pathologies cutanées anciennes ou préexistantes, telles une maladie bulleuse ou un psoriasis ou d’autres types d’hyperréactivité cutanée. »

Quoi qu’il en soit, « il ne s’agit pas de réactions allergiques », affirme la SFD. D’ailleurs, parmi les 200 cas étudiés, plus de 80 % concernaient des sujets sans antécédent ni d’allergie, ni même d’atopie.


Source : lequotidiendumedecin.fr