Les patients présentant des symptômes moteurs du côté droit présenteraient un déclin cognitif plus prononcé et un risque de démence plus élevé, tandis que ceux présentant des symptômes du côté gauche développeraient plus souvent des problèmes psychiatriques tels que la dépression, l'anxiété et l'altération de la reconnaissance des émotions. Telles sont les conclusions d’une équipe de l’Université de Genève et des Hôpitaux universitaires de Genève d’après une revue de 80 études sur l’influence du côté d'apparition des premiers symptômes moteurs sur la trajectoire de ceux non-moteurs et sur la réponse aux traitements.
Si l’analyse constate des résultats variables d’une étude à l’autre, elle retient que la prise en compte de l'asymétrie des symptômes moteurs dans le diagnostic et dans le traitement de la maladie de Parkinson pourrait améliorer la personnalisation des soins. Ces résultats sont publiés dans npj Parkinson's Disease, une revue du groupe Springer Nature.
Dans la maladie de Parkinson, des symptômes moteurs du côté droit représentent des signes de dysfonctionnement de l'hémisphère gauche du cerveau, et inversement pour les symptômes du côté gauche avec l’hémisphère droit.
Des biomarqueurs de démence en cas de prédominance à droite
L’analyse menée par cette équipe suisse montre que l’asymétrie des symptômes moteurs permet d’établir des phénotypes de patients dès le diagnostic, voire à la phase prodromique. Les patients avec symptômes moteurs prédominants à droite présentent des troubles de la mémoire, de la fonction exécutive et du langage, « probablement dus à l’atteinte de l’hémisphère gauche », ainsi qu’une plus grande vulnérabilité à l’apathie. Chez ces patients, certaines études retrouvent des biomarqueurs de démence (atrophie de l’hémisphère gauche et tests sanguins). Tandis que ceux à prédominance gauche sont plus enclins aux déficits visuospatial et émotionnel, « probablement en raison de l’atteinte de l’hémisphère droit ».
En plus de la progression de la maladie, l’asymétrie motrice pourrait affecter les réponses au traitement, comme la stimulation cérébrale profonde et les agonistes dopaminergiques. En effet, « les bénéfices cliniques de la stimulation cérébrale semblent très dépendants de l’asymétrie des symptômes moteurs », lit-on. Selon les études, les patients avec prédominance gauche seraient plus vulnérables au déclin neuropsychologique post-stimulation mais plus enclins à l’amélioration des symptômes psychiatriques. Pour ceux avec prédominance droite, ils seraient moins sujets aux effets secondaires cognitifs mais plus exposés aux symptômes affectifs.
Pour l'équipe de recherche, la prochaine étape consiste à répondre à plusieurs questions méthodologiques, par exemple « comment l'asymétrie de la maladie peut-elle être mesurée de manière fiable sur la base de symptômes observables ? » ou encore « des schémas similaires peuvent-ils être retrouvés dans d'autres troubles associés à la maladie de Parkinson ? ».
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