Chez des patients atteints de lupus érythémateux systémique (aussi appelé lupus érythémateux disséminé) résistants aux traitements, l’administration par voie intraveineuse de cellules stromales mésenchymateuses allogéniques dérivées du cordon ombilical a montré des résultats positifs en phase 1. Ce travail mené par les équipes du centre de référence maladies rares Mathec de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP) et de l’université Paris Cité, en collaboration avec l’University College de Londres et le CHU de Rennes, fait l’objet d’une publication dans The Lancet Rheumatology.
« Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune rare et hétérogène qui se caractérise par des périodes successives de poussée et de rémission, dont la durée et la sévérité varient, rappellent les auteurs. Le traitement des patients atteints de lupus érythémateux systémique repose sur l'utilisation de corticoïdes et d'immunosuppresseurs conventionnels ou de thérapies ciblées pour contrôler l'activité de la maladie et prévenir les rechutes. »
Néanmoins, malgré un diagnostic plus précoce et l’arrivée de nouveaux médicaments (bélimumab, anifrolumab et voclosporine), la prise en charge des patients présentant une forme sévère et réfractaire aux traitements de première et deuxième lignes reste insatisfaisante.
Les cellules stromales mésenchymateuses, que l’on retrouve notamment dans le tissu du cordon ombilical, sont des cellules progénitrices multipotentes ayant des propriétés immunorégulatrices, pro-angiogéniques et antifibrotiques, qui ont déjà fait leur preuve dans des études in vitro et sur des modèles animaux. Des séries de cas de petite taille et des essais cliniques non contrôlés ont également montré des premiers résultats encourageants.
Aucun événement indésirable sévère lié au traitement n’a été rapporté
Dans cette étude de phase 1 prospective et monocentrique réalisée à l'hôpital Saint-Louis, huit patients atteints de lupus érythémateux systémique réfractaires aux traitements de première et de deuxième lignes ont été inclus entre le 14 mai 2019 et le 6 mars 2023 afin de recevoir une injection unique de cellules stromales mésenchymateuses dérivées du cordon ombilical d’un même donneur (entre 2 × 106 cellules par kg à 4 × 106).
« Compte tenu des difficultés de recrutement pendant la pandémie de Covid, et indépendamment des données de l'essai, le promoteur a décidé de mettre fin au recrutement avant la fin de l'étude, sur avis du comité directeur », précisent les auteurs.
Aucun événement indésirable grave lié au traitement (grade ≥ 3) n'est survenu dans les 10 premiers jours suivant l’injection (critère principal) ni au cours des 12,4 mois de suivi. Trois événements indésirables liés au traitement ont été rapportés chez deux patients dans les 10 jours et trois événements non liés au traitement, tous chez un même patient après une rechute, sont survenus au cours des 12,4 mois de suivi.
Par ailleurs, « les résultats cliniques observés ont permis pour certains patients des mises en rémissions cliniques durables à court terme », a déclaré dans un communiqué de l’AP-HP la première autrice, la Pr Dominique Farge, cheffe de service de l’unité de médecine interne CRMR Mathec de l’hôpital Saint-Louis. « Ces données suggèrent que cette innovation thérapeutique peut avoir un effet précoce sur la stabilisation de la maladie, susceptible de se maintenir au moins un an après l’injection », ajoute-t-elle.
Des essais randomisés contrôlés par placebo sont désormais nécessaires pour évaluer l’intérêt d’injections répétées de cellules stromales mésenchymateuses chez un plus grand nombre de patients.
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