Les ARN interférents sont-ils l'avenir de la cardiologie ? Les résultats d'une étude de phase II OCEAN(a) présentés par Amgen et publiés par The New England Journal of Medicine soulèvent un nouvel espoir en cas d'augmentation de la Lipoprotéine (a) ou Lp(a). À ce jour, il n'existe pas de traitement mis sur le marché pour cette indication. L'olpasiran réussira-t-il à surmonter tous les obstacles avant une commercialisation ? En attendant, les résultats d'un essai de phase III initié cette année devraient être annoncés en 2027. 6 000 patients devraient être inclus dans le protocole. La poursuite du développement s'inscrit dans le sillage de OCEAN (a). Les participants présentaient tous une Lp(a) élevée avant l'inclusion. Ils ont reçu une des quatre doses d'olpasiran ou un placebo. Ils bénéficiaient tous par ailleurs de traitements hypolipidémiants de type statines, ézétimibe voire inhibiteurs de PCSK9. Administré tous les trois mois, l'olpasiran a entraîné une réduction supérieure ou égale à 90 % de la Lp(a). En revanche, le taux de Lp(a) a progressé légèrement chez les patients dans le groupe placebo. Aucun nouvel effet secondaire n'a été recensé. Sans surprise, l'olpasiran génère des douleurs au niveau du site d'injection. Ces résultats ont donc été obtenus alors que les patients étaient sous hypolipémiants parmi les plus performants.
Pelacarsen
Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un ARN interférent est évalué dans cette indication. Novartis développe le pelacarsen dont le mode d'action est différent. Quant à la périodicité, elle est mensuelle. D'autres traitements sont développés à un stade en amont. Le site en ligne Evaluate cite d'autres concurrents comme le SLN360 de Silence Therapeutic, une société de biotechnologie installée à Londres qui a présenté également à Chicago les résultats actualisés d'une étude de phase 1 ou le LY3819469 de Lilly/Dicerna en phase II. Demeure toutefois une interrogation qui devrait être résolue par les essais de phase III actuellement menés. La réduction spectaculaire de Lp(a) entraîne-t-elle une diminution comparable de l'incidence des évènements cardiovasculaires ? À suivre.
Pemafibrate
D'autant qu'un précédent historique a marqué les esprits. Depuis l'arrivée des statines, la prescription de fibrate qui réduit pourtant le taux des triglycérides n'a pas permis de diminuer l'incidence des évènements cardiovasculaires. Un nouvel exemple en a été donné par l'essai PROMINENT mené en double aveugle contre placebo avec le pemafibrate. Près de 10 500 patients ont été inclus dans le protocole. Ils étaient traités pour un diabète de type 2 avec une concentration de HDL cholestérol inférieur à 40 mg/dL et des triglyécrides compris entre 2 et 4 g/L. Ce traitement disponible au Japon n'a pas été mis sur le marché aux Etats-Unis et en Europe.
Le critère principal composite comprenait la survenue d'un infarctus du myocarde, d'un AVC ischémique, d'un décès cardiovasculaire ou la réalisation d'une procédure cardiovasculaire. Certes, la réduction des concentrations des paramètres lipidiques a bien été au rendez-vous avec une réduction de 26% du taux des triglycérides. Pour autant, le nombre d'évènements cardio-vasculaires a été comparable dans les deux groupes; et l'essai interrompu. Les évènements rénaux ont même étaient plus nombreux dans le groupe pémafibrate ainsi que l'incidence de plébites et d'embolies pulmonaires. Bref cette dernière étude donne le coup de grâce à une classe thérapeutique largement prescrite juqu'à l'avènement des statines.
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