sevrage tabagique

Étude Eagles, la varénicline innocentée

Publié le 02/12/2016
Article réservé aux abonnés
concept sevrage tabagique

concept sevrage tabagique
Crédit photo : LEA PATERSON/SPL/PHANIE

Ni la varénicline ni le bupropion ne seraient associés à un surrisque significatif d’événements neuropsychiatriques indésirables, selon l’étude Eagles.
Cet essai clinique randomisé en double aveugle a été réalisé dans 140 centres localisés dans 16 pays. Il incluait des sujets âgés de 18 à 75 ans qui fumaient au moins 10 cigarettes par jour et souhaitaient arrêter. Les 8 144 participants étaient séparés en 2 groupes distincts : une cohorte psychiatrique regroupant 4 116 personnes souffrant de divers troubles (de l’humeur, anxieux, bipolaire, psychotiques, borderline de la personnalité), et une cohorte non psychiatrique composée des 4 028 patients sans autres antécédents connus.

Aucune hausse manifeste des problèmes neuropsychiatriques

L’étude a duré 24 semaines, avec 12 semaines de traitements et 12 semaines de suivi. Les patients des 2 cohortes étaient traités soit par varénicline soit par bupropion soit par patch transdermique nicotinique ou par placebo.

Les scientifiques ont évalué la survenue d’évènements neuropsychiatriques indésirables comme des épisodes sévères d’anxiété, de dépression ou des épisodes sévères à modérés d’hallucinations, de panique, de comportements suicidaires… Ils ont également mesuré les taux d’abstinence continue pendant les semaines 9 à 12 et pendant les semaines 9 à 24. Les résultats sont clairs : on constate 4 % d’évènements indésirables avec la varénicline, 4,5 % avec le bupropion et 3,7 % avec le placebo. L’utilisation de ces médicaments n’engendre donc aucune hausse significative des problèmes neuropsychiatriques par rapport au placebo.

Les autres effets secondaires rapportés les plus fréquents avec la varénicline restent les nausées. De même, cette molécule permet d’obtenir des taux d’abstinence nettement supérieurs par rapport au placebo, mais aussi par rapport au bupropion et aux patchs aux semaines 9 à 12 comme aux semaines 9 à 24, et ce dans les deux cohortes.

Roxane Curtet

Source : lequotidiendumedecin.fr