Malgré la fin de l’urgence de santé publique internationale, le SARS-CoV2 continue de faire parler de lui avec notamment de plus en plus d’attention portée au Covid long, dont la clinique se précise peu à peu.
Une étude menée par l’Inserm et l’AP-HP et publiée dans l’International Journal of Infectious Diseases s’est ainsi attachée à mieux distinguer les différents phénotypes de Covid-long et à en préciser « l’histoire naturelle ». Touchant environ 1 personne sur 10 le Covid long « n’est pas une maladie unique mais un syndrome complexe résultant de multiples mécanismes souvent intriqués (séquelles de la maladie aiguë ou de son traitement, mécanismes immunologiques, psychologiques, etc.) », souligne l’Inserm dans un communiqué daté du 26 mai. Avec à la clé, des tableaux cliniques très divers – associant différents symptômes sur des durées variables.
Or « très peu d’études (ont encore) exploré la diversité des présentations cliniques des patients souffrant de Covid long », déplore l’Inserm. En particulier, peu d’auteurs se sont attachés à distinguer les tableaux cliniques en fonction de la persistance des symptômes. Pour combler cette lacune, les chercheurs ont recouru à la cohorte ComPaRE (Communauté de patients pour la recherche, de l’AP-HP), et se sont penchés sur les données d’un échantillon de 2 200 patients atteints de Covid-19 long.
Des symptômes persistant plus ou moins longtemps
Ils ont ainsi identifié trois grandes trajectoires d’évolution de la maladie liées à des profils de patients variés et à des symptomatologies différentes lors de l’épisode de Covid-19 initial.
À commencer par un tableau de « symptômes à régression rapide », indiquent les auteurs de la présente étude. Une trajectoire aboutissant à la « rémission complète des symptômes dans les 2 ans » et qui concernerait 5 % des individus. Et plus précisément des patients globalement jeunes et sans antécédent de maladie fonctionnelle, ayant plutôt présenté des « douleurs cervicales, dorsales et lombaires et des symptômes digestifs » lors de l’épisode aigu de Covid-19, précise l’Inserm.
Les auteurs distinguent par ailleurs un tableau de « symptômes très persistants » - restant « importants » au cours du temps, ajoute l’Inserm. Là encore, environ 5 % des individus atteints de Covid long seraient touchés. Et les sujets concernés par cette pathologie, démarrée par un épisode aigu comptant fréquemment des « symptômes à type de tachycardie, bradycardie, palpitations, arythmies, bouffées de chaleur, sueurs et intolérance au froid et au chaud », apparaissent en moins bonne santé initiale (avec des facteurs de risque tels qu’un âge plus avancé, du tabagisme, des antécédents de maladie auto-immune).
Des bases pour mieux informer les patients
Entre ces deux tableaux émerge une trajectoire intermédiaire de « symptômes à régression lente », indiquent les auteurs. Cette trajectoire particulièrement répandue – qui concernerait environ 90 % des sujets atteints de Covid long - aboutirait à « une réduction moyenne d’environ 25 % du nombre de symptômes rapportés dans les 2 ans après leur apparition », détaille l’Inserm.
« Ces résultats sont importants pour comprendre les mécanismes sous-jacents du Covid long, en faisant l’hypothèse que différents mécanismes à l’origine des symptômes vont donner lieu à des évolutions différentes de la maladie, souligne le communiqué de l’Inserm. Ils permettront une meilleure prise en charge des patients, en permettant, d’une part, de mieux informer les patients souffrant de Covid long de leur évolution, et d’autre part de mieux estimer les besoins du système de santé pour répondre au défi du Covid long ».
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