Près de 20 mois après le début de la pandémie de Covid-19, les données sur les effets à long terme de la maladie se précisent. Ainsi, une étude chinoise publiée le 26 août dans le Lancet indique que la moitié des patients ayant été hospitalisés pour une infection sévère à SARS-CoV-2 présenteraient encore des symptômes un an plus tard.
Cet hiver, les auteurs de la présente étude s’étaient déjà penchés sur l’état de santé à moyen terme de sujets hospitalisés pour des formes de Covid-19 graves à Wuhan lors de la première vague épidémique. Au regard des nombreux symptômes résiduels qu’ils avaient alors observés 6 mois après l’infection et devant le nombre réduit de travaux disponibles à l’heure actuelle sur les effets à plus long terme du Covid-19, les chercheurs ont poursuivi la surveillance de leur cohorte.
Au total, l’équipe chinoise a suivi pendant 12 mois près de 1 300 patients hospitalisés pour Covid-19 entre janvier et mai 2021. Ces participants – ainsi qu’un groupe de sujets contrôle – ont été soumis aux mêmes questionnaires et tests à 12 mois que ce qui leur avait déjà été proposé après 6 mois de suivi : formulaire concernant notamment leur état de santé et leur statut professionnel, examen clinique, test de marche de 6 minutes, analyses biologiques. « Les [350 patients] qui avaient [déjà] bénéficié d’analyses de leur fonction pulmonaire ou qui avaient présenté une radiographie pulmonaire anormale à 6 mois ont à nouveau réalisé ces tests », détaillent les auteurs.
Résultat : l’état de santé des patients s’est globalement amélioré entre 6 mois et un an après leur sortie de l’hôpital. Cependant, la proportion de sujets présentant encore au moins un symptôme résiduel de Covid-19 à 12 mois reste non négligeable. De fait, si près de 70 % des patients présentaient encore un ou plusieurs symptômes à 6 mois, ils étaient encore 49 % à manifester au moins une séquelle à un an.
Pas de diminution de la prévalence des troubles respiratoires entre 6 mois et 1 an
Par ailleurs, certains effets semblent s'être plutôt aggravées entre 6 mois et un an.
À commencer par les troubles respiratoires, qui comptent, avec la fatigue et la faiblesse musculaire (encore présentes chez 20 % des patients à un an), parmi les symptômes les plus fréquents. « Près d’un tiers des patients a rapporté [une dyspnée] à 12 mois » contre 26 % 6 mois plus tôt, soulignent en effet les auteurs. Ces derniers n’ont d'ailleurs pas observé, à l'examen de la fonction pulmonaire des participants qui ont bénéficié d'analyses plus poussées, d’amélioration notable de celle-ci. « La proportion de patients souffrant de troubles de la diffusion ne s’est pas améliorée entre 6 et 12 mois », résume le Lancet.
Au-delà de ces conséquences physiques, un nombre croissant de participants présentaient également des symptômes psychiatriques. « Légèrement plus de patients présentaient des troubles anxieux ou dépressifs à un an en comparaison à 6 mois (23 % à 6 mois contre 26 % à 12 mois) », soit des chiffres bien plus élevés que ceux retrouvés en population générale (5 %), rapporte le Lancet.
En outre, les auteurs ont relevé d’autres phénomènes relativement surprenants.
Par exemple, les malades qui ont été soignés pendant la phase aiguë de leur Covid-19 par des corticostéroïdes seraient 1,5 fois plus à risque que les autres de manifester de la fatigue ou une faiblesse musculaire à 1 an.
Une santé globalement moins bonne qu’en population générale
Quoi qu’il en soit, au total, les individus qui ont développé une forme grave de Covid-19 restent, un an après leur hospitalisation, en moins bonne santé que le reste de la population. « Comparés avec des personnes du même âge, du même sexe, et présentant les mêmes comorbidités qui n’ont pas eu le Covid-19, ceux qui ont été hospitalisés pour Covid-19 étaient plus susceptibles de présenter à 1 an des douleurs ou un inconfort […], des problèmes de mobilité, etc. », rapporte le Lancet.
Ainsi, un an après leur hospitalisation, près d’un quart des volontaires qui travaillaient avant le Covid-19 n’avaient pas encore repris leur activité professionnelle. Du moins pas à temps plein.
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