Les inclusions de patients dans les essais cliniques évaluant l’intérêt de l’anakinra (Kineret) dans le traitement du covid-19 ont été suspendues en France pour des raisons de sécurité. C’est ce qu’a annoncé l’ANSM ce jeudi, à l’heure où les candidats traitements ayant suscité des espoirs importants au début de la pandémie semblent abandonnés les uns après les autres, à l’instar de l’hydroxychloroquine, de l’association lopinavir-ritonavir, de l’interféron bêta ou encore du plasma de patients convalescents.
Alors qu’au cours de la première vague, une étude française parue dans le Lancet avait suggéré que cet antagoniste de l’interleukine-1 pouvait réduire le risque de décès chez les patients atteints de formes graves de covid-19, une mortalité anormalement élevée a été observée parmi les participants du bras interventionnel de l’étude ANACONDA-COVID-19, conduite par le CHU de Tours sur une trentaine de patients. « La revue intermédiaire des données de l’essai […] a montré une surmortalité précoce dans le groupe de patients traités par anakinra associé à des soins standards optimisés par rapport au groupe de patients traités par soins standards optimisés seuls », rapporte en effet l’ANSM. Les données actuellement disponibles ne permettant pas d’après l’agence d’expliquer cette différence entre les participants, « un effet délétère [du médicament] ne peut être exclu ».
D'où l'interruption des inclusions dans les essais en cours.
L’Anakinra peut continuer à être utilisé dans ses indications classiques
Cette information de sécurité « ne remet pas en cause le rapport bénéfice/risque de l'anakinra lorsqu'il est utilisé dans une indication de son AMM (comme la polyarthrite rhumatoïde par exemple) », précise l'ANSM. Les patients pris en charge pour l'une de ces pathologies peuvent donc poursuivre leur traitement. L’ANSM invite cependant les personnes sous anakinra à consulter leur médecin « en cas d’apparition de symptômes évocateurs de la COVID-19 ».
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