Le niveau de glycémie mesuré dans le sang dès le 1er trimestre de gestation s’avérerait associé au risque de donner naissance à un nourrisson porteur d'une cardiopathie congénitale. C’est ce que suggère une étude présentée au congrès de l’Association Américaine de cardiologie (AHA).
Des chercheurs de l’université de Stanford ont mesuré les glycémies lors du 1er trimestre chez 19 107 femmes enceintes. Ils ont remarqué que chaque 10 mg/dL d’augmentation, le risque que le bébé souffre de malformation cardiaque croit d’environ 8 %. Plus encore, les scientifiques ont calculé que cette corrélation entre glycémie élevée et risque de cardiopathie aurait une meilleure capacité prédictive que le test oral de tolérance au glucose qui est actuellement employé pour identifier les mères dont les futurs bébés sont à risques de problèmes cardiaques.
Des travaux allant dans le même sens
Ces résultats confortent une première étude également réalisée à l’université de Stanford qui a été publiée en octobre 2015 dans JAMA Pediatrics. Celle-ci montrait déjà qu’il était plus probable d’avoir des enfants atteints de cardiopathies congénitales chez les femmes présentant une glycémie élevée durant le 2e trimestre de grossesse cette fois.
Plus précisément, les scientifiques ont analysé les échantillons sanguins de 277 femmes californiennes. 180 d’entre elles représentaient le groupe contrôle car leurs enfants n’avaient pas été diagnostiqués pour une cardiopathie. Pour les autres patientes, leurs enfants étaient affectés par deux déficiences cardiaques sérieuses : 55 bébés avaient la tétralogie de Fallot et 42 souffraient de dextrotransposition des grandes artères. Le sang était collecté à différents moments de la journée et les spécialistes avaient demandé aux futures mères d’être à jeun avant la prise. Les scientifiques ont ensuite regardé la glycémie et les taux d’insuline chez les participantes. Ils ont constaté que le niveau de glucose était plus haut chez les femmes dont les fœtus étaient atteints de téralogie.
Le risque augmente avant même le stade de diabète gestationnel
Si, des recherches antérieures avaient d’ores et déjà démontré la relation entre diabète gestationnel et malformations cardiaques congénitales, ces travaux furent les premiers à suggérer que « des femmes avec un taux élevé de glycémie pendant la grossesse sans entrer dans les critères diagnostiques de diabète gestationnel présentent aussi un risque accru », explique le Dr James Priest qui a dirigé l’étude.
En effet, la grossesse implique des changements métaboliques permettant que le glucose soit prioritairement accessible au fœtus plutôt qu’à la mère. Cette adaptation reste majeure, mais chez certaines femmes le processus se dérègle au point qu’elles développent un diabète gestationnel. Cependant, « le diabète figure à l’extrémité du spectre des anomalies métaboliques », souligne l’auteur. Ainsi, si les conséquences d’un diabète gestationnel ont été bien étudiées, moins d’attention a été portée aux changements métaboliques plus discrets durant la gestation.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation