Le dernier numéro de l'Institut national d'études démographiques (Ined) fait un point sur le fort ralentissement de l'espérance de vie constaté depuis plusieurs années en France. Entre 2017 et 2018, elle n'a gagné que 0,1 an chez les hommes comme chez les femmes, pour atteindre 79,5 ans côté masculin, et 85,4 ans côté féminin. Au cours des cinq dernières années, cette espérance de vie a progressé de 0,7 an chez les hommes, et 0,4 an chez les femmes.
Si durant le XXe siècle l'espérance vie a nettement progressé, c'est surtout et d'abord en raison de la lutte contre les maladies infectieuses, puis cardio-vasculaires. La « révolution cardio-vasculaire » dont parle l'Ined correspond à l'amélioration de la prévention et des traitements dans ce domaine.
Améliorer la prévention et les traitements contre les cancers
Les progrès futurs de l'espérance de vie « pourraient dépendre de plus en plus de la lutte contre les cancers qui sont devenus la première cause de décès », précise Gilles Pison auteur de l'article de l'Ined. Et d'ajouter : « La mortalité par cancer a beaucoup diminué chez les hommes et elle continue de baisser. Chez les femmes, où elle est moindre que chez les hommes, elle a diminué plus lentement, et a même cessé de baisser ces dernières années ». Une des principales raisons est liée au tabagisme féminin qui a fortement augmenté à partir des années cinquante, avec des conséquences majeures aujourd'hui.
Les derniers chiffres de l'Institut national du cancer corroborent ces données de l'Ined, indiquant que le taux d'incidence des cancers tend à se stabiliser, surtout chez les femmes, avec une augmentation de l'incidence des cancers du poumon. La baisse de la moralité est de 0,7 % par an entre 2010 et 2018 chez les femmes, contre 2 % du côté masculin.
72 ans après, nous repassons au-dessus du seuil de 600 000 décès par an
Cet article indique aussi qu'en France, pour la première fois depuis 1945, nous avons franchi le seuil de 600 000 décès par an en 2018. À la différence près que le pays compte plus d'une fois et demi plus d'habitants. Et que la population a fortement vieilli : 20 % a plus de 65 ans en 2018, contre 11 % en 1945. Autre donnée historique intéressante : durant tout le XIXe et la première moitié du XXe siècle, le nombre annuel de décès dépassait aussi ce seuil de 600 000 décès par an.
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