Chaque année en France, 42 000 cas d’asthme liés à la pollution de l’air intérieur pourraient être évités chez les enfants de six à onze ans, selon Santé publique France, qui recommande de réduire l’exposition aux composés organiques volatils (COV) en intérieur et d’améliorer le système d’aération et ventilation.
Après un constat préoccupant de l’Observatoire de la qualité de l’air, Santé publique France (SPF) a mené une première évaluation quantitative des impacts sur la santé (Eqis) de la pollution de l’air dans les établissements scolaires, dont elle rapporte les conclusions. L’objectif était d’en évaluer la pertinence et la faisabilité à l’échelle nationale et de compléter les recommandations.
Des dizaines de milliers de cas évitables
Cette première Eqis s’est appuyée sur les données d’exposition des enfants scolarisés en écoles élémentaires (6-11 ans) de 2013 à 2017 en France métropolitaine. Elle s’est intéressée uniquement à la pollution de l’air intérieur par le formaldéhyde et les moisissures. Pour cela, l’étude s’est appuyée sur les relations concentration-risque retrouvées dans deux études qui avaient mis en évidence un risque d’asthme augmenté de 20 % pour chaque augmentation de 10 µg/m3 de formaldéhyde (OR de 1,20) et de 46 % pour les moisissures visibles (OR de 1,46).
Selon l’étude, entre 417 000 et 560 000 enfants de six à onze ans souffriraient d’asthme en France (avec une prévalence d’élèves de CM2 asthmatiques comprise entre 9,9 et 13,3 % ). Une école élémentaire sur cinq (21 %) présenterait au moins une salle de classe dépassant la valeur réglementaire de formaldéhyde de 30 µg/m3 et 5 % des écoles avec un confinement « élevé à extrême » au moins une salle de classe avec des signes de moisissures visibles.
Des mesures de prévention bientôt en extérieur ?
Près de 9 000 cas d’asthme « actuel » seraient ainsi potentiellement évitables chez les six-onze ans si toutes les salles de classe respectaient la valeur réglementaire de 30 µg/m3, et l’estimation passe à 30 000 si toutes suivent le modèle d’une salle ayant un « bon renouvellement d’air », évalue SPF. Et s’il n’y avait plus de signes de moisissures visibles, 12 000 cas de sifflements dans les douze derniers mois et 8 000 cas d’asthme « vie » seraient potentiellement évitables chez les six-onze ans.
Outre la réduction des concentrations de formaldéhydes, des COV de manière plus générale et de la présence de moisissures, les auteurs incitent à la réalisation d’autres Eqis déclinées au niveau local en 2024. Cela permettra aussi de mesurer le bénéfice de la réduction de la pollution de l’air extérieur issu du trafic routier aux alentours des établissements scolaires, dont l’indicateur sera l’exposition au NO2.
L’accumulation de CO2 influe sur l’apprentissage
Les auteurs du rapport ont également fait un état des lieux des connaissances sur le lien entre CO2 et apprentissage. Ils se sont appuyés sur une vingtaine d’études internationales publiées depuis 2013 concluant majoritairement à un effet positif du renouvellement d’air sur l’apprentissage des enfants. Mais aucune étude n’a été jugée applicable au contexte français, ce qui ne suffit pas pour l’application d’une Eqis à ce sujet.
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