Ostéoporose : le parcours de soins avance

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Publié le 26/10/2018
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Ostéoporose

Ostéoporose
Crédit photo : STEVE GSCHMEISSNER/SPL/PHANIE

Depuis quelques mois, l’ostéoporose est au centre de toutes les attentions, et en particulier de celles nos autorités sanitaires. La preuve : dans le cadre de la loi Santé présentée par Emmanuel Macron en septembre 2018, il est prévu que soit évaluée l’efficacité de dix parcours de soins de pathologies chroniques. Et avant la fin de l’année, le parcours de soins sur l’ostéoporose devrait être défini. Il sera le fruit d’un travail commun entre la HAS et l’Assurance maladie avec la participation de différents experts, avait expliqué Dominique Le Guludec, présidente du Collège de la HAS, indiquait dans un entretien accordé au Généraliste (cf. n° 2845). Pour le Pr Bernard Cortet, Président du Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (GRIO) et chef du service de rhumatologie à Lille : « l’engagement des pouvoirs publics qui est aujourd’hui réel, est une bonne chose ! ». Il faut dire que les experts de l’ostéoporose ont des arguments solides pour défendre l’importance de cette question. « Les chiffres de la Cnam indiquent qu’il y a de plus en plus de fractures chez les personnes âgées, et parallèlement et de manière paradoxale, on assiste à une diminution de la prescription de densitométries osseuses et de traitements anti-ostéoporotiques », souligne le Pr Cortet. Au total, l’ostéoporose touche 30 à 40 % des femmes après la ménopause et 15 à 20 % des hommes de plus de 50 ans (Livre Blanc Ostéoporose, 2017).

Un parcours basé sur les recos

Aujourd’hui, il est difficile de savoir précisément quel parcours de soins sera défini et de quelle façon il va se mettre en place. « Cet été, nous avons déjà eu une réunion avec l’Assurance maladie, à laquelle étaient conviés des représentants de nombreuses spécialités médicales, comme la rhumatologie, l’orthopédie, l’endocrinologie, la médecine générale… pour définir un parcours de soins idéal. Ce travail s’est surtout focalisé sur les personnes déjà victimes d’une fracture », explique le Pr Cortet. En effet, à l’heure actuelle, chaque année en France, parmi les 400 000 personnes victimes de fractures, seules 15 % d’entre elles bénéficient d’explorations pour savoir si une ostéoporose est en cause, et ont accès à des traitements adaptés. Le parcours de soins sur lequel ces spécialistes ont travaillé s’est principalement basé sur les dernières recommandations françaises du traitement de l’ostéoporose post-ménopausique publiées cette année dans Joint Bone Spine. Ces dernières guidelines auxquelles ont participé des médecins généralistes, ont été simplifiées par rapport aux précédentes. En attendant pour l’heure rien n’est encore arrêté, et il faudra attendre quelques semaines pour connaître les détails pratiques de ce parcours de soins.

Une sensibilisation en amont

L’implication de nos autorités sanitaires vis-à-vis de l’ostéoporose, est en partie le fruit d’un travail de sensibilisation effectué en amont ces derniers mois en particulier par l’AFLAR*. La présentation au Sénat en octobre 2017 du « Livre blanc des états généraux de l’ostéoporose » a certainement aussi dû jouer un rôle.

 

*Société française de rhumatologie, Association française de lutte anti-rhumatismale.

Dr Nicolas Evrard
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Source : Le Généraliste: 2849