« Que le corps fasse ce qu'il veut. Je ne suis pas mon corps. Je suis mon esprit », se plaisait à répéter Rita Levi-Montalcini la célèbre neurologue italienne, lauréate du Prix Nobel de médecine en 1986 ; qui aura marqué sa discipline pour ses découvertes sur les neurones.
Rita Levi-Montalcini est né à Turin le 22 janvier 1909 dans une famille juive séfarade d’une mère peintre qu’elle qualifiait « d’être humain exquis » et d’un père ingénieur. À 20 ans, elle brave l’autorité parentale en décidant de se lancer dans des études de médecine après avoir vu un ami proche de la famille mourir d’un cancer foudroyant.
Victime des lois mussoliniennes
Après avoir obtenu brillamment son diplôme en 1936 à Turin, la promulgation du Manifeste de la race de Benito Mussolini et l'introduction subséquente de lois interdisant aux juifs des carrières académiques et professionnelles vont interrompre en 1938 sa carrière alors qu’elle était en train de poursuivre sa spécialisation en neurologie et en psychiatrie.
Retranchée pendant la guerre dans sa maison de champagne piémontaise, elle y installe un laboratoire de fortune dans la cuisine pour y mener des expériences sur la croissance des fibres nerveuses en utilisant des embryons de poulet. Mais elle doit fuir l’avancée des forces allemandes et va rester terrée dans une cave de Florence jusqu’à l’arrivée des Alliés en 1944.
Isolation du facteur de croissance nerveux
En 1946, les recherches que Rita Levi-Montalcini avait menées pendant la guerre sur les poulets lui valent une invitation de la Washington University de Saint-Louis. Alors que cette invitation n’était au départ que d’une durée de six mois, la neurologue italienne va finalement rester trente ans dans le Missouri. C'est là qu'elle réussit, en 1952, l'exploit d'isoler le facteur de croissance nerveux, grâce à ses observations de certains tissus cancéreux qui provoquent une croissance rapide des cellules nerveuses. Parallèlement, elle dirige à partir de 1961, le Centre de recherche en neurobiologie de Rome et de 1969 à 1978 le laboratoire de biologie cellulaire du CNR (l’équivalent du CNRS).
En 1986, elle obtient la reconnaissance internationale avec l’obtention du prix Nobel pour sa découverte révolutionnaire des « facteurs de croissance de cellules nerveuses » (nerve growth factor, NGF).
En 2001, Rita Levi-Montalcini a été nommée sénateur à vie pour « ses grands mérites dans le champ scientifique et social ». Rita Levi-Montalcini est aussi à l'origine de la création, en 2002, de l’European Brain Research Institute (EBRI), un centre de recherche interdisciplinaire entièrement dédié à l'étude du cerveau et basé à Rome.
Infatigable, Rita Levi-Montalcini continue à travailler presque jusqu’au dernier jour. Ainsi, alors qu’elle était âgée de 101 ans, elle déclara après s’être cassée le col du fémur : « Je vais très bien, physiquement et moralement, et je n'ai jamais travaillé avec autant d'enthousiasme comme au cours de cette dernière période de ma vie ».
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