L’immunologue français, prix Nobel de médecine en 1980, est né le 16 octobre 1916 à Toulouse. Après avoir passé les premières années de sa vie à Biarritz, Jean Dausset à suivi sa famille à Paris. Après des études au lycée Michelet, il commence ses études de médecine avec l’ambition de devenir rhumatologue comme son père, fondateur de la physiothérapie.
Mais la guerre va bouleverser le plan de carrière du jeune Jean Dausset. Mobilisé en 1939, il parvient néanmoins à préparer l’internat des hôpitaux de Paris. Internat en poche, il s’engage comme volontaire dans l'armée française après le débarquement des Américains au Maroc, en 1942. Il est affecté à une ambulance chirurgicale dans laquelle il est transfuseur-réanimateur des blessés de la campagne de Tunisie. Une expérience inoubliable qui va le décider, une fois le conflit terminé, à se tourner vers l’immunologie-hématologie.
À la Libération de Paris, Dausset est affecté au Centre de transfusion de l’hôpital Saint-Antoine et va commencer à effectuer ses premières recherches, aux côtés de Marcel Bessis, sur la transfusion sanguine.
Jean Dausset, alors à la tête d'équipes de donneurs de sang volontaires, pratique quotidiennement des exsanguino-transfusions chez des malades leucémiques. Couramment, 15 litres de sang vicié sont extraits par un bras du malade, alors que 15 litres de sang frais sont injectés par l'autre bras. Des femmes condamnées par le blocage rénal dû à l'hémolyse des hématies peuvent enfin guérir grâce à ces exsanguino-transfusions pratiquées tous les deux jours pendant une semaine.
En 1948, Dausset va demander une année sabbatique et part aux États-Unis pour étudier l’hématologie cytologique au Children’s Hospital de Boston. Il est déjà persuadé que le phénomène d'auto-immunité des globules rouges (hématies) pourrait également exister avec les globules blancs (leucocytes). Son intérêt se porte alors sur des malades affectés de leucopénie. Alors qu’à la même époque, Robert Coombs, venait de mettre au point en Angleterre le test qui va porter son nom et qui permet de déceler des anticorps fixés à la surface des hématies de certains malades atteints d'anémie, Jean Dausset va, lui, chercher à détecter des anticorps à la surface des leucocytes des malades leucopéniques, anticorps qu’il suspecte être responsables de la diminution de leur nombre.
En 1952, Jean Dausset effectue la première observation d'une leuco-agglutination massive des globules blancs par le sérum d’un sujet leucopénique. Ce sérum contient, en fait, des anticorps anti-globules blancs provenant des nombreuses transfusions qu'avait reçues le sujet. Il existe bien des groupes de globules blancs, comme il existe les groupes de globules rouges, dits groupes sanguins. Cependant, à la différence des groupes sanguins A, B et 0, les anticorps anti-globules blancs n'existent pas à l'état naturel. Ils apparaissent seulement à l’issue d’une transfusion ou d’une grossesse.
La découverte du complexe majeur d’histocompatibilité
En 1958, Jean Dausset décrit le premier groupe leucocytaire, le groupe MAC, premier d’une longue série d’antigènes du système majeur d’histocompatibilité humain, le système HLA (Human Leukocyte Antigen). En pratiquant des greffes de peau sur des volontaires, jean Dausset va montrer leur importance lors d’une greffe d'organe ou de moelle osseuse. Jean Dausset est alors en mesure de publier ses recherches novatrices sur les associations possibles entre les groupes tissulaires HLA et les maladies.
Élu à l’Académie des sciences en 1977 et appelé à la chaire de médecine expérimentale au Collège de France en 1978, Jean Dausset va continuer à mener sans discontinuer ses expériences dans son laboratoire de l'hôpital Saint-Louis.
Les recherches sur les éléments constitutifs du système HLA et des relations entre HLA et maladies, menées avec les équipes de l’unité Inserm en immunogénétique de la transplantation humaine, vaudront à l’immunologue le Prix Nobel de médecine en 1980.
En 1983, Jean Dausset est à l’origine de la création du Centre d’étude du polymorphisme humain (CEPH), qui va contribuer à l’établissement de la carte génétique et physique du génome humain et à la localisation des gènes des maladies génétiques.
Au début des années 1990, le chercheur est nommé à la présidence du Conseil culturel du Musée des langues du monde. Infatigable, va aussi être président-fondateur de l’association France-Transplant et créer une fondation, le Centre d'étude du polymorphisme humain (CEPH), dont la mission sera de décrypter le génome humain.
Rappelons enfin que Jean Dausset qui est mort le 6 juin 2009 à Palma de Majorque, avait été aussi chargé par le gouvernement, en 1956, de s’occuper de la réforme de l’enseignement médical avec Robert Debré et sera ainsi à l’origine de la création des CHU.
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