Le « père de la physiologie moderne » est né en 1813 à Saint-Julien-en-Beaujolais (Rhône) où son père était négociant en vins. Après des études chez les jésuites à Villefranche, puis à Thoissey, dans l’Ain, il entre comme préparateur dans une officine lyonnaise. A cette époque, médicaments et médecine ne lui inspirent que scepticisme et dégoût et ses ambitions sont théâtrales. Il écrit deux pièces, dont l’une « Rose du Rhône », joué dans la capitale des Gaules, lui vaudra d’être licencié par le pharmacien qui l’employait.
Soutenu par sa mère, il monte à Paris pour montrer ses œuvres à un célèbre critique de l’époque, Saint-Marc Girardin. Mais celui-ci le dissuade de poursuivre dans cette voie et lui conseille plutôt des études de médecine en regard de ses connaissances en pharmacie.
Claude Bernard repasse donc son baccalauréat en 1834, puis dispensé du service militaire grâce aux 1800 francs payés par ses parents pour qu’il puisse échapper à la conscription, il entame ses études de médecine à Paris où il partage une modeste chambre dans le Quartier Latin avec deux autres futurs grands savants : Charles Lasègue qui deviendra l’un des plus éminents neurologues de son temps et Casimir Davaine qui donnera ses lettres de noblesse à la microbiologie. Après avoir passé son externat en 1839, son goût l’oriente vers les études de laboratoire.
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Des débuts difficiles...
Mais les débuts sont difficiles… Si son travail sur le suc gastrique et le glucose lui permet d’avoir sa thèse de doctorat en 1843, il échoue à l’agrégation l’année suivante. En 1845, il tente de créer un laboratoire libre de physiologie avec Charles Lasègue mais le projet échoue rapidement, faute d’argent.
La même année, poussé par ses amis qui s’inquiètent de son manque de conditions matérielles pour se consacrer à ses travaux, Claude Bernard épouse la fille d’un riche médecin, Fanny Martin. Un mariage qui se révèlera peu heureux, le couple ayant perdu de nombreux enfants en bas âge et, surtout, parce que Fanny qui était devenue l’un des piliers de la toute nouvelle Société Protectrice des Animaux ne pouvait cautionner les expérimentations animales faites par son mari dans son laboratoire !
C’est à la fin des années 1840 que Claude Bernard va finir de manger son pain noir. François Magendie, dont il avait suivi les cours au Collège de France, lui propose un poste dans son laboratoire de l’Hôtel Dieu et va commencer une longue série de publications qui vont le rendre célèbre et en faire le père de la physiologie moderne.
[[asset:image:4341 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Il découvre notamment le rôle de la sécrétion pancréatique dans la digestion des graisses, le rôle du foie dans la sécrétion interne du glucose dans le sang, la spécificité du curare dans la paralysie de jonction neuromusculaire… Il pose ainsi les principes de la médecine expérimentale fondée sur le schéma OHERIC : «Observation, Hypothèse, Expérience, Résultat, Interprétation, Conclusion ». Une méthodologie qui va permettre à la médecine de faire un grand bond en avant dans les domaines de la neurologie, de la digestion et de la régulation endocrinienne, démontrant, entre autres, le rôle du pancréas et du système sympathique dans la régulation thermique et la vasomotricité.
Claude Bernard après avoir passé un doctorat de sciences naturelles en 1853 est élu à l’Académie des sciences en 1854 avant d’accepter l’année suivante la chaire de physiologie expérimentale de la Sorbonne. En 1856, son maître, François Magendie, lui lègue sa chaire au Collège de France. Elu à l’Académie Française en 1868, Claude Bernard meurt le 10 février 1878. Il aura droit, sur l’insistance de Gambetta, à des obsèques nationales.
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