Les premiers résultats de CheckMate-816 avaient monté que l’association immunothérapie-chimiothérapie avant la chirurgie dans le traitement du cancer du poumon résécable non à petites cellules réduisait le risque de rechute. De nouvelles données à cinq ans confirment désormais qu’elle permet aussi d’augmenter la guérison.
« La stratégie d’associer une immunothérapie à la chimiothérapie en néoadjuvant a montré son efficacité sur le risque de rechute. Elle est d’ailleurs aujourd’hui remboursée en France dans le cancer du poumon non à petites cellules. Cependant il n’était pas certain que la baisse des rechutes augmentait aussi la guérison, contextualise le Pr Nicolas Girard, chef du département d’oncologie médicale à l’Institut Curie, lors d’un point organisé par l’Institut Curie en amont du congrès 2025 de l’American Society of Clinical Oncology (Asco). Avec ces nouvelles données, nous montrons que l’association améliore de 40 % la survie, mais aussi la guérison avec une disparition complète de la tumeur chez 25 % des patients. La démonstration est désormais complétée ».
L’essai international de phase 3 CheckMate-816, coordonné depuis 2017 par des équipes de l’Institut Curie et financé par Bristol Myers Squibb (Opdivo), a inclus 358 patients atteints d’un cancer du poumon non métastatique. Il évalue l’intérêt de la combinaison nivolumab et chimiothérapie à base de platine avant la chirurgie comparée à la chimiothérapie seule avant la chirurgie. Après une première publication positive en 2022, la stratégie thérapeutique est aujourd’hui confortée avec la survie globale à 5 ans ; les résultats finaux ont été présentés lors du congrès le 2 juin 2025 et publiés dans The New England Journal of Medicine.
Jusqu’à 95,3 % de réduction du risque de décès
À cinq ans, la combinaison nivolumab et chimiothérapie en néoadjuvant (n = 179) présente un avantage statistiquement et cliniquement significatif sur la survie globale par rapport à la chimiothérapie seule avant chirurgie (n = 179) (HR = 0,72) : 65 % des patients traités par l’association sont en vie contre 55 % pour la chimiothérapie seule avant chirurgie. Les auteurs observent également une amélioration significative de la survie sans événement (HR = 0,68).
De plus, dans 24 % du groupe avec nivolumab, les auteurs retrouvent une réponse pathologique complète (contre 2,2 %) qui s’accompagne d’une réduction de 95,3 % du risque de décès à 5 ans par rapport à ceux qui n'en avaient pas obtenu. « Ce bénéfice durable et à long terme confirme l’intérêt clinique de cette nouvelle stratégie thérapeutique », commente le Pr Nicolas Girard. Et, ce, d’autant plus que « plusieurs essais de chimio-immunothérapie périopératoire ont montré un bénéfice clinique chez les patients atteints d’un cancer du poumon résécable non à petites cellules », précisent les auteurs, citant l’essai Nadim avec le nivolumab, l’essai Keynote-671 avec le pembrolizumab, l’essai Neotorch avec le toripalimab ou encore l’essai Aegan avec le durvalumab qui évaluent de plus longs cycles de chimio-immunothérapie. Les auteurs ne rapportent pas de problème de sécurité dans les deux groupes, comme dans l’étude de 2022.
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