Le sotrovimab (Xevudy), anticorps monoclonal anti-SARS-CoV-2 indiqué dans le traitement précoce des sujets atteints de Covid-19 léger à modéré mais à risque d’évolution vers une forme grave de la maladie, ne peut désormais plus être utilisé contre le sous-variant BA.2 d’Omicron. C’est ce qu’a annoncé la Haute Autorité de santé (HAS) ce 29 avril.
À l’origine de cette décision : une perte d’efficacité du médicament vis-à-vis du mutant. « Les données in vitro du sotrovimab vis-à-vis du sous-lignage BA.2 du variant Omicron ont montré une diminution de l’activité neutralisante suggérant un fort impact sur l’efficacité clinique de ce traitement », déplore la HAS.
Des espoirs de robustesse vis-à-vis des variants émergents douchés
Pourtant, lors de son arrivée en France par accès précoce en janvier 2022, le sotrovimab était apparu particulièrement résistant face à l’émergence d’Omicron. Son pouvoir neutralisant s'était en effet maintenu. Et ce, alors que le clone était venu à bout d’autres cocktails d’anticorps - à l’instar du bamlanivimab/etesivimab, première association d’anticorps mise à disposition, et surtout du casirivimab/imdevimab (Ronapreve), très actif contre Delta et autorisé dans diverses indications.
Une robustesse que la HAS expliquait alors par sa double action. « (Le sotrovimab) neutralise le virus pour l’empêcher d’infecter de nouvelles cellules et élimine les cellules déjà infectées par celui-ci », rappelle une fois encore l’autorité sanitaire. Mais ce mécanisme original n’aura finalement pas suffi à faire face à l’arrivée de BA.2.
Vers une disparition rapide du sotrovimab
Le sotrovimab restant efficace contre BA.1 – et contre les variants antérieurs du SARS-CoV-2 –, la HAS ne bannit pas complètement le médicament. « La HAS maintient l’autorisation d’accès précoce pour ce traitement, mais uniquement sous réserve de la sensibilité de la souche de SARS-CoV-2. » D’ailleurs, l’autorité sanitaire précise que les posologies de sotrovimab restent inchangées, « à savoir une dose unique de 500 mg, par voie intraveineuse ».
Cependant, du fait de la dominance actuelle de BA.2 – à l’origine d’environ 99 % des cas de Covid, selon la dernière enquête Flash –, l’utilisation du sotrovimab devrait de fait devenir « très marginale », prévoit la HAS.
Evusheld et Paxlovid, seuls traitements spécifiques du Covid-19 encore en lice
En fait, le seul anticorps monoclonal anti-SARS-CoV-2 encore actif contre BA.2 - qui peut ainsi continuer d’être utilisé contre le sous-variant - est l’association tixagévimab/cilgavimab (Evusheld). Ce médicament n’est toutefois indiqué qu’en prophylaxie pré-exposition du SARS-CoV-2 chez les patients faiblement ou non répondeurs à la vaccination et à risque de forme grave de la maladie. Et son efficacité est en réalité également affectée par le sous-lignage d’Omicron. Si bien que les autorités sanitaires ont récemment recommandé de doubler les doses du traitement.
Reste aussi d’actualité un antiviral anti-SARS-CoV-2 actif par voie orale : le Paxlovid (nirmatrelvir, ritonavir), qui, lui, peut être utilisé, comme le sotrovimab, en traitement curatif précoce du Covid-19, souligne la HAS.
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