L’industrie pharmaceutique attire de plus en plus. C’est en tout cas ce que révèle la nouvelle étude du Leem, la fédération patronale des entreprises du médicament, présentée ce jeudi 19 décembre. On y apprend que l’emploi salarié a progressé de 2,3% en 2023, « soit 2 180 salariés supplémentaires en CDI ou CDD, confirmant ainsi le retournement de tendance observé dans le secteur ». C’est ainsi la sixième année consécutive que l’emploi progresse dans ce domaine.
Cet engouement est particulièrement porté par deux nouveaux corps de métiers, ceux du numérique et de l’environnement. « Alors que l’emploi global dans la branche du médicament a évolué de 5,5% entre 2019 et 2023 (CDI et CDD), on observe, sur la même période, que les métiers du numérique ont vu le nombre de salariés progresser de 23,7 % dans nos entreprises. Dans le domaine de l’environnement, cette progression s’élève à +12 % », précise le Leem. Résultat, les entreprises du médicament affichent « une création nette de 2 000 postes en CDI et de 200 en CDD » en 2023 selon le Leem. Et « la tendance sur les six premiers mois de l'année 2024 est similaire à celle de 2023 », a précisé le directeur général adjoint du Leem, Pascal Le Guyader, lors d’une conférence de presse.
Compétences spécifiques
Alors qu’un accord de branche sur la transition écologique a été signé en novembre 2023, « le besoin en compétences spécifiques reste cependant le premier frein ressenti par les entreprises pour mettre en place les mesures de décarbonation », soulève le Leem. Les laboratoires pharmaceutiques s’activent donc à tenir leurs engagements.
Près de 5 000 recrutements sont ainsi envisagés d’ici à 2030 dans les métiers du numérique et de l’environnement, avec une répartition de « près de 3 000 emplois dans le numérique et plus de 2 000 dans l’environnement », anticipe le Leem. La tâche sera toutefois loin d’être aisée, notamment pour attirer des profils numériques. « Ces métiers – tous secteurs confondus – concentrent en effet 85 000 emplois vacants en France », alerte le Leem, citant des données publiées par l’Institut Montaigne en 2023.
Les laboratoires s’inquiètent aussi des conséquences de l’instabilité politique actuelle, alors qu’aucun budget de la Sécu n’a été voté pour 2025 en raison de la censure de Michel Barnier et que le nouveau Premier ministre, François Bayrou, doit à son tour former un gouvernement. Le dynamisme des recrutements observés « ne pourra pas être pérenne sans soutenabilité et prévisibilité économique », prévient le Leem, qui n'a de cesse de réclamer de la visibilité sur la fiscalité et une régulation mesurée pour les entreprises du médicament.
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