Alors qu’ils font l’objet de fortes tensions d’approvisionnement au niveau mondial depuis des mois, les spécialités Ozempic 0,25 mg (sémaglutide) et Victoza 6 mg/ml (liraglutide) sont de nouveau disponibles en quantité limitée et les initiations de traitement peuvent reprendre progressivement, pour le traitement du diabète de type 2 (DT2), indique ce 10 septembre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En revanche, les initiations ne sont pas possibles pour Trulicity (dulaglutide), qui reste en forte tension.
L’augmentation de la demande mondiale pour les analogues du GLP-1 (aGLP-1), remboursés dans le diabète de type 2, a conduit à des tensions d’approvisionnements telles, que l’ANSM avait recommandé depuis décembre 2023 l’arrêt des initiations de traitement.
Priorité aux patients avec une maladie athéromateuse avérée
L’approvisionnement en Ozempic 0,25 mg et Victoza 6 mg/ml, tous deux commercialisés par Novo Nordisk, ne permettra pas toutefois de couvrir l’ensemble de la demande, met en garde l’ANSM. Dans l’attente d’un retour total à la normale, les initiations de traitement peuvent reprendre dès à présent pour ces deux médicaments en se conformant aux recommandations du comité scientifique temporaire (CST) du 14 mars 2024.
À savoir : la prescription des aGLP-1 doit être réservée aux patients DT2 présentant une maladie athéromateuse avérée, c’est-à-dire avec un antécédent d’événement vasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique, revascularisation, amputation en lien avec une ischémie…), ou une lésion athéromateuse significative (sténose de plus de 50 % sur une coronaire, une carotide ou une artère des membres inférieurs ; angor instable/ischémie myocardique silencieuse avec atteinte documentée par imagerie ou test fonctionnel ; claudication intermittente avec index de pression systolique inférieur à 0,9).
Pour les patients sans antécédent cardiovasculaire ischémique, le recours à une autre classe d’antidiabétiques sera à privilégier, selon le profil du patient (inhibiteurs de la DPP4 ou iSGLT2), indique l’ANSM. Quant aux patients déjà sous aGLP-1, ils devraient pouvoir continuer à recevoir leur traitement.
Une limitation des stocks (contingentement quantitatif) sur ces médicaments est toujours en vigueur afin d’éviter de nouvelles ruptures de stock.
Pas de retour à la normale pour Trulicity
En revanche, il n’y a pas d’amélioration de l’approvisionnement en Trulicity. « Les initiations de traitement ne peuvent pas reprendre pour ce médicament et aucune date de retour à la normale n’est communiquée par le laboratoire (Lilly, NDLR) », indique l’ANSM.
L’Agence rappelle que ces aGLP-1 doivent être prescrits uniquement pour le traitement du diabète de type 2, conformément à leurs autorisations de mise sur le marché. « Toute utilisation en dehors de cette indication, notamment pour la perte de poids, constitue un mésusage entraînant des risques pour la santé. Cela pourrait également limiter l’accès des patients diabétiques à ces traitements », lit-on.
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