Longtemps méconnue, l’insuffisance cardiaque (IC) à fraction d’éjection (FE) préservée (> 50 %) touche de plus en plus de patients et concerne désormais plus de la moitié des 1,5 à 2 millions d’insuffisants cardiaques de France.
Malgré la préservation de la fraction d’éjection, le pronostic n’est pas meilleur et la qualité de vie serait même plus altérée que dans l’IC à FE réduite. Or ces patients bénéficient pour le moment de peu d’options thérapeutiques pharmacologiques.
Les inhibiteurs de SGLT2 devraient changer la donne, comme en témoignent les résultats de l’étude Deliver publiés dans le NEJM.
Cet essai de phase III a inclus plus de 6 000 patients de plus de 40 ans, diabétiques ou non et présentant une IC symptomatique à FE préservée ou modérément réduite (> 40 %). Ces patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement par dapagliflozine (Forxiga, laboratoire AstraZeneca) soit un placebo.
Après un suivi médian de 2,3 ans, le risque de décès cardiovasculaire ou d’aggravation de l’IC (critère composite de jugement) était réduit de 18 % dans le groupe dapagliflozine. Les résultats étaient cohérents dans les principaux sous-groupes évalués, y compris chez les patients ayant débuté le traitement à l’hôpital, ceux ayant une FEVG > 60 % ou ceux ayant une FE initialement basse mais améliorée au moment de l’inclusion dans l’étude. Côté tolérance, le taux d’effets secondaires était comparable dans les deux groupes.
Déjà indiquée et remboursée dans le traitement de l’IC à FE réduite, la dapagliflozine avait fait la preuve de son efficacité dans cette indication dans l’étude Dapa-HF. Une analyse combinée des deux études montre que Forxiga réduit le risque de décès cardiovasculaire de 14 % et de décès toutes causes chez tous les insuffisants cardiaques quelle que soit la FE.
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