Sanofi va produire en France le vaccin contre le Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson – censé arriver sur le marché au début du printemps –, comme il s'apprête également à le faire pour Pfizer-BioNTech, faute de pouvoir proposer à ce stade son propre vaccin.
À compter du troisième trimestre 2021, Sanofi se chargera de la formulation et du remplissage des flacons du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson, a annoncé le laboratoire français dans un communiqué. Il devrait être en mesure de le faire à un rythme « d'environ 12 millions de doses par mois », selon Thomas Triomphe, vice-président exécutif de Sanofi Pasteur, la branche vaccins du groupe. « Si on peut en faire plus pourquoi pas », a précisé ce dernier à l'AFP.
L'annonce a été saluée ce lundi par Emmanuel Macron, dont le gouvernement avait demandé à Sanofi de mettre à disposition ses chaînes de fabrication pour accélérer la mise à disposition des doses, très attendues pour tenter de juguler une pandémie qui a fait près de 2,5 millions de morts dans le monde. L'urgence de la pandémie a fait naître des alliances inattendues entre les entreprises du secteur. Le suisse Novartis, qui lui n'est pas lancé dans la course aux vaccins, s'apprête aussi à produire pour BioNTech. Pour le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, cet accord avec Johnson & Johnson « témoigne de la détermination de Sanofi à contribuer à l'effort collectif pour mettre fin à cette crise sanitaire le plus rapidement possible » et à faire « preuve de solidarité ».
Une nouvelle étude clinique de phase 2 lancée pour le candidat-vaccin Sanofi
« Notre priorité absolue reste la fabrication de notre propre vaccin. Si on fait cette opération avec BioNTech ou Johnson & Johnson, c'est parce qu'on s'est assuré qu'on a par ailleurs la capacité de produire notre propre vaccin », a insisté Thomas Triomphe.
Car s'il a essuyé des revers, le laboratoire français est déterminé à aboutir. Il a ainsi également annoncé lundi qu'il commençait une nouvelle étude clinique dite « de phase 2 » de son principal candidat-vaccin développé avec le britannique GSK et utilisant la technologie de la protéine recombinante, espérant le mettre à disposition au quatrième trimestre. Il était initialement prévu pour l'été 2021.
« Cette nouvelle étude de phase 2 évaluera le potentiel d'une formulation affinée d'antigènes dans le but d'obtenir une réponse immunitaire optimale, en particulier chez les adultes plus âgés », explique Thomas Triomphe. La précédente étude de phase 1/2 avait conclu en décembre à une réponse immunitaire insuffisante chez les adultes âgés, « en raison vraisemblablement d'une concentration insuffisante d'antigènes ».
Le nouvel essai sera mené sur 720 volontaires de plus de 18 ans aux États-Unis, au Honduras et au Panama. Si les données sont positives, une étude de phase 3, dernière étape avant la demande d'une autorisation de mise sur le marché, devrait débuter « en mai-juin » dans un « grand nombre de pays sur plusieurs continents », selon Thomas Triomphe. Selon lui, Sanofi a par ailleurs commencé des recherches sur les nouveaux variants et « pouvoir préparer différentes formulations pour aller le plus vite possible quand il y en aura besoin ».
Le laboratoire développe également un second candidat-vaccin avec la société américaine Translate Bio, reposant sur la technologie plus récente de l'ARN messager (utilisée par les vaccins déjà autorisés de Pfizer/BioNTech et de Moderna). « Des données précliniques ont montré que deux injections du vaccin à ARNm induisent la production d’une concentration élevée d’anticorps neutralisants », selon Sanofi, qui entend commencer à tester le vaccin sur des volontaires humains, dans une phase 1/2, en mars.
(Avec AFP)
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