Alors que la circulation d’Omicron continue d’accélérer, une arme supplémentaire vient s’ajouter à l’arsenal anti-Covid-19 : le sotrovimab (Xevudy). En effet, ce vendredi 7 janvier après-midi, la Haute Autorité de santé (HAS) a attribué une autorisation d’accès précoce à cet anticorps monoclonal anti-SARS-CoV-2 développé par GSK et indiqué dans le traitement précoce du Covid-19. Il est destiné à des sujets à haut risque d'aggravation de l’infection.
Une efficacité maintenue contre Omicron
À l’origine de ce feu vert de la HAS : l’efficacité très significative de cet anticorps monoclonal déjà validé mi-décembre par l’Agence européenne du médicament (EMA). « Les données disponibles pour évaluer l'efficacité de cet anticorps monoclonal ont démontré une réduction du risque de progression vers une forme sévère du Covid-19 (hospitalisation de plus de 24 heures ou décès) d'environ 80 % (étude COMET-ICE) après administration du traitement », résume la Haute Autorité par communiqué.
Ces performances apparaissent d’autant plus prometteuses qu’elles semblent persister malgré la diffusion d’Omicron. « Des données in vitro suggèrent le maintien de l’activité neutralisante du sotrovimab » y compris contre ce variant, affirme la HAS. Une résistance face au mutant a priori surprenante pour un anticorps seul, les monothérapies de ce type étant réputées plus sensibles aux nouvelles mutations que les bithérapies d’anticorps monoclonaux.
Cette potentielle absence de perte d’efficacité pourrait toutefois s’expliquer par le mode d’action du médicament. Selon le Professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS Maladies Émergentes, le sotrovimab présenterait une cible d’action très large. « Le sotrovimab est un anticorps monoclonal entièrement d'origine humaine qui a une double action : une action neutralisante en empêchant le virus d'infecter de nouvelles cellules et une action effectrice puissante en éliminant les cellules déjà infectées », détaille la HAS.
Remplacer le Ronapreve pour le traitement précoce du Covid-19
Mais surtout, le sotrovimab vient remplir un besoin thérapeutique non couvert depuis quelques jours et l’abandon - recommandé par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Direction générale de la Santé (DGS) - de l’association de casirivimab et d’imdevimab (Ronapreve), de Roche et Régénéron. Car le Ronapreve, qui reste pourtant actif contre Delta, s’avère totalement inefficace contre Omicron. Ainsi n'est-il plus recommandé en prophylaxie post-exposition ainsi qu’en traitement curatif (précoce comme plus tardif à l’hôpital) face aux infections et expositions à risques liées à ce variant.
Le sotrovimab n’est cependant autorisé que pour une seule des indications qui étaient celles du Ronapreve : le traitement précoce du Covid-19. Le Xevudy peut de fait être utilisé « chez les adultes et adolescents âgés de 12 ans et plus (et pesant plus de 40 kg) infectés par le SARS-CoV-2 qui ne nécessitent pas une supplémentation en oxygène et qui présentent un risque de faire une forme sévère de la maladie », mais seulement « dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes », indique la HAS. Aussi, les patients vulnérables récemment exposés à Omicron ayant besoin d'une prophylaxie ou hospitalisés suite à une infection par ce variant restent-ils sans solution thérapeutique.
En outre, le maniement de ce nouvel anticorps monoclonal reste aussi difficile que celle du Ronapreve. « À ce jour, Xevudy doit être administré par voie intraveineuse dans un établissement de santé dans lequel les patients peuvent être surveillés durant l'administration et pendant au moins 1 heure après l'administration », insiste l’autorité sanitaire.
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