L’IMC a longtemps été le “gold standard” dans le domaine du surpoids, servant notamment à juger de la sévérité d’une obésité et à poser les indications de certains traitements (chirurgie bariatrique, etc). Mais depuis quelques années, cet indice a du plomb dans l’aile.
Imperfection En fait, « c’est un bon indicateur épidémiologique qui permet de comparer les populations, mais un très mauvais indicateur individuel, qui ne résume pas le risque cardiovasculaire », estime le Pr Lecerf. L’IMC ne prend en compte ni la répartition de la graisse, ni la composition corporelle, ni l’ancienneté de l’obésité, ni les comorbidités, ni les autres facteurs de risque, qui interviennent pourtant largement dans le pronostic.
Récemment décrit, le phénotype de l’obésité métaboliquement saine témoigne bien de ce décalage : il s’agit de personnes obèses, parfois très sévèrement au regard de l’IMC, mais sans aucun problème de santé.
En 2011, une étude parue dans PLOS avait suggéré que cet indicateur pourrait sous-estimer la réalité de l’obésité. Les auteurs ont comparé les valeurs d’IMC aux données de l’absorption biphotonique à rayons X (ou méthode Dexa) qui permet de mesurer la quantité de masse grasse. Alors qu’avec l’IMC, seulement 24 % de la population était classée obèse, cette proportion passait à 64 % avec la méthode Dexa.
Nouvelle échelle La plupart des experts invitent ainsi à dépasser l’IMC, en prenant en compte l’ensemble des éléments pronostiques. Des spécialistes américains ont développé une classification qui grade l’obésité en 5 stades. Baptisée EOSS, cette échelle collige des mesures physiques (IMC, rapport taille-hanches), des éléments cliniques (HTA, hyperglycémie, IDM, insuffisance cardiaque, etc.) ainsi que la dimension psychologique de l’obésité. Des études ont montré sa bonne corrélation avec la mortalité, mais cette échelle complexe doit être davantage évaluée avant d’être utilisée en pratique.
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