Après l’ANSM, c’est le BEH qui donne l’alerte sur l’augmentation des intoxications au cannabis chez les jeunes enfants. En effet, l’agence de sécurité du médicament avait déjà émis une alerte sur ce problème en octobre 2015 en s’appuyant notamment sur l’analyse des données de la base nationale du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Cette hausse s’avérait particulièrement visible en région PACA et en île de France. Ainsi, des travaux ont été menés afin de décrire les admissions aux urgences liées à cette drogue dans les services de PACA à partir des résumés de passage aux urgences.
Une hausse des intoxications qui touchent avant tout les plus jeunes
Sur la période allant de 2009 à 2014, sur près de 3 millions de passages enregistrés, 1 182 étaient liés à une intoxication au cannabis soit un peu plus de 4 passages sur 10 000. Sans surprise, la proportion était maximale pour les personnes âgées entre 15 et 18 ans (20,4 %). De même, le pourcentage d’admissions était plus important pour les hommes que pour les femmes entre 15 et 55 ans. Cette surreprésentation masculine était d’autant plus forte dans la tranche d’âge entre 26 et 35 ans.
Mais le pire était que 4,1 % des patients admis pour ce type d’intoxication avaient moins de 8 ans et parmi eux 81,7 % avaient même moins de 2 ans ! Le taux d’hospitalisation s’est révélé plus important chez cette catégorie de patients (75,5 % pour ceux qui avaient moins de 8 ans), tout comme le taux de réanimation (4,1 %). En outre, si on compare les données des périodes 2009-2010 par rapport à 2013-2014, on observe une augmentation des cas d’intoxication aux cannabis dans les résumés de passages aux urgences, pour toutes les tranches d’âges à l’exception des plus de 55 ans. Cette hausse est davantage marquée chez les moins de 8 ans et chez ceux entre 8 et 15 ans.
Chez les jeunes enfants, ces admissions se présentent surtout sous la forme de troubles de la vigilance. Face à ce constat, une information aux pédiatres et aux urgentistes devrait être réalisée afin de mieux repérer ces intoxications chez les moins de 8 ans. De même, l’usage de bandelettes de dépistage au cannabis devrait aussi être discuté. Enfin, comme les enfants en bas âge s’intoxiquent par le biais d’une ingestion accidentelle, les campagnes de lutte contre la consommation de cannabis mériteraient d’être assorties d’un message de prévention à destination des parents sur ce sujet.
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