Fréquemment prescrits pour limiter les reflux gastro-oesophagiens, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ne sont pas sans effets secondaires. Selon une étude, publiée le 11 janvier 2016 dans le Jama Internal Medicine, la prise prolongée d'IPP pourrait être associée à un risque accru de développer ultérieurement une pathologie rénale chronique.
Les chercheurs ont analysés les données de deux cohortes. Les premières portaient sur une cohorte 10.482 adultes âgés de 63 ans en moyenne, recrutés dans une étude prospective indépendante, suivis durant un peu plus de dix ans. Les secondes, sur les dossiers médicaux de 248.751 patients. Pour la première cohorte, ajustant les données en fonction des facteurs de risque connus de pathologie rénale chronique, les auteurs ont constaté une sur-représentation significative de cette pathologie chez les personnes traitées sous IPP. Cette tendance a été confirmée dans la seconde cohorte, permettant d'estimer le sur-risque autour de +24% pour les personnes traitées, par rapport aux personnes non traitées. La prise d'IPP une fois par jour est associée à un sur-risque estimé entre +9% et +21%, une double prise quotidienne élevant ce risque entre +28% et +67%.
Afin de vérifier que cette association n'était pas due aux seuls troubles gastriques, les auteurs ont comparé le groupe sous IPP à des malades traités par antagonistes des récepteurs H2 (un autre anti-acide). Au regard de ces données, les auteurs jugent probable que l'utilisation d’IPP soit bel et bien associée à un risque accru de développer une maladie rénale chronique. Si ces travaux venaient à être confirmés, il faudrait déterminer si diminuer la posologie d'IPP permet de réduire significativement ce risque, et le rapport bénéfice-risque d’une telle stratégie.
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