Ce n'est pas une urgence de santé publique, car la prévalence de la maladie est faible dans l'Hexagone, le taux de couverture vaccinale y est par ailleurs plutôt bon et le vaccin très efficace. En France, on dénombre chaque année moins de 15 cas d'infections maternelles par la rubéole et 2 à 3 grossesses interrompues pour ce motif. En outre, en 2013, une étude montrait que seuls 5,4 % des sujets adultes en population générale restaient réceptifs vis-à-vis de l'infection rubéoleuse. Pour autant, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) recommande dans un récent avis la mise en place d'une déclaration obligatoire de la rubéole en population générale.
C'était une demande de l'OMS, qui observait que seuls quatre pays européens, dont le nôtre, ne disposaient pas d'un système de notification de la rubéole. Depuis 1976, la France a mis en place le réseau Renarub, qui organise une surveillance nationale des infections rubéoleuses materno-fœtales. Mais il n'existe pas de dispositif similaire en population générale.
Cette lacune et cette singularité française sont la raison principale pour laquelle les experts du HCSP plaident pour une déclaration obligatoire des cas. Ils considèrent de surcroît que, compte tenu d'une situation française "proche de l'élimination, (...) la charge de travail liée à la DO devrait être limitée." Enfin, ils soulignent quand même qu'il existe en matière de couverture vaccinale des disparités régionales et populationnelles : "de ce fait, la survenue de bouffées épidémiques localisées ne peut être exclue," estiment-ils. La déclaration obligatoire présentant à leurs yeux l'intérêt de repérer les cas groupés et d'organiser la mise en place de "campagnes de vaccination de rattrapage pour les populations concernées."
En pratique, ils préconisent de centrer la déclaration obligatoire sur la confirmation du diagnostic de rubéole "chez des personnes non correctement vaccinées ou sans preuve d'immunité antérieure." Et ils proposent d'utiliser alors -comme en Grande-Bretagne- un test salivaire pour ce faire. Concrètement, tout cas de rubéole sur le territoire français devrait donc être notifié à l'ARS dont dépend le praticien, l'ARS adressant alors -au médecin ou au patient -un kit de prélèvement pour confirmer le cas. Le HCSP suggère pour le reste la mise à disposition de kits salivaires dans les services d'urgences pédiatriques.
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