La e-cigarette a été pour la première fois comparée avec le patch à la nicotine, lors d’un essai contrôlé qui semble avoir tourné à l’avantage de la « vapette ». L’étude effectuée par le Pr Chris Bullen (Auckland), publiée dans le Lancet du 7 septembre a porté sur 657 fumeurs désireux de s’arrêter. 289 ont « fumé » pendant treize semaines des cigarettes électroniques contenant chacune 16 mg/mL de nicotine. 295 ont utilisé des patchs à la nicotine. 73, enfin ont bénéficié d’un placebo (e-cigarettes sans nicotine). Tous les participants ont été suivis pendant six mois après la période d’utilisation.
À la fin de l’étude, si 7,3 % des vapoteurs étaient devenus abstinents, ils étaient 5,8 % dans le groupe employant des patchs (différence non-significative) et 4,1 % dans le groupe témoin. En termes d’aide au sevrage, la « vapette » serait donc comparable au patch. Elle lui serait même supérieure pour faire baisser la consommation de tabac. En effet, parmi les non-abstinents, 57 % des vapoteurs avaient réduit leur consommation de cigarettes, contre 41 % pour les adeptes du patch. Les vapettes se sont révélées plus attractives que les patchs : elles restaient utilisées après six mois dans un tiers des cas, alors que pour les substituts transdermiques, ce taux n’était que de 8 %. Enfin, les effets secondaires des deux méthodes étaient comparables.
Pas question d’AMM pour le moment
Pour le Pr Bertrand Dautzenberg (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), « cette étude donne une tendance : la e-cigarette fonctionnerait bien, elle serait attractive, sans effets secondaires notables. Cependant ce travail manque de puissance statistique, car le nombre de malades ayant arrêté leur consommation tabagique est trop faible. Plusieurs essais comparables sont en cours. Si leurs résultats corroborent ceux de l’étude du Lancet, une méta-analyse, plus fiable, pourra être effectuée ». Pas question, donc, pour l’instant, d’AMM pour la cigarette électronique …
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