Depuis la création des premiers « repères nutritionnels » en 2001, les connaissances sur l’alimentation et l’activité physique ont évolué. À la suite des avis récents de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et du Haut Conseil de la santé publique, Santé publique France a été chargée de formuler les nouvelles recommandations s’adressant à la population adulte sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité. « Simples, pratiques et accessibles », elles ont pour objectif d « aider la population à faire les meilleurs choix alimentaires et à adopter un mode de vie plus actif ». L’objectif est de combiner la simplicité pour toutes les personnes et la précision pour ceux qui souhaitent aller plus loin.
Deux niveaux de recommandations ont été élaborés : des recommandations simplifiées, qui donnent de grandes orientations non quantifiées et des recommandations détaillées.
« Augmenter, aller vers, réduire »
Les recommandations simplifiées s’articulent autour de 3 slogans : « augmenter » « aller vers » « réduire ». Résumées sur une infographie didactique, ces recommandations incitent à accroître la consommation de fruits et légumes de saison, de fruits à coque, de légumes secs, la pratique de l’activité physique et le « fait maison ». Elles engagent à orienter ses choix vers le bio, les aliments de saison, la consommation de poissons gras et maigres en alternance, de pain complet ou aux céréales, de pâtes, de semoule ou de riz complets. De préférer l’huile de colza, de noix et d’olive. Et de manger des produits laitiers en quantité suffisante mais limitées. Enfin, ces incitations nutritionnelles seraient peu utiles si elles ne préconisaient pas de réduire la consommation de viande et charcuterie, de produits sucrés ou salés, d’alcool et de temps passé assis. Elles incitent à écarter de la liste de courses les produits avec un Nutri-Score D et E.
« Nous souhaitions donner de grandes orientations plutôt que des objectifs quantifiés. Ces formulations sont perçues comme moins contraignantes par le grand public. Elles suscitent un changement progressif, s’adaptant au rythme de chacun » explique Anne Juliette Serry, responsable de l’Unité Alimentation et Activités physiques à Santé publique France.
Les nouveaux repères
Parmi les nouveautés, ces recommandations distinguent l’activité physique et la sédentarité. Cette dernière est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde. Elle est définie par des situations dans lesquelles les mouvements du corps sont réduits à leur minimum (regarder la TV, travailler sur un ordinateur, être passager d’un véhicule). L’activité physique correspond aux mouvements de notre corps qui entraînent une dépense d’énergie supérieure à celle de repos. Pratiquée 30 minutes par jour à une certaine intensité, son effet bénéfique est démontré.
La viande (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, gibier, abats) et la charcuterie font l’objet de préconisations spécifiques avec une quantité hebdomadaire à ne pas dépasser : 500 g pour les viandes et 150 g pour la charcuterie.
Les légumes secs et les produits céréaliers complets et peu raffinés sont aussi ciblés : 60 % des adultes n’incluent pas de produits céréaliers complets et peu raffinés dans leur alimentation. Et 85 % ne satisfont pas la recommandation sur les légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…) d’en consommer deux fois par semaine car ils sont naturellement riches en fibres.
Les fruits à coque non salés font leur entrée dans ces nouvelles exigences nutritionnelles. Il s’agit d’en consommer une poignée chaque jour.
Ces conseils intègrent pour la première fois la question du développement durable. Depuis quelques années, certains pays tels que l’Allemagne et la Suède prennent en compte les préoccupations liées à la durabilité environnementale dans leurs recommandations alimentaires nationales. La France s’intègre désormais dans ce mouvement.
Infographie (Source : Santé publique France)
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