Alors que le déremboursement des médicaments homéopathiques par l'Assurance maladie est à l'étude— un « projet d’avis » favorable à celui-ci a été adopté à la mi-mai par la commission de transparence de la HAS — les salariés et syndicats des Laboratoires Boiron, en retrait jusqu'ici, ont décidé de se faire entendre.
Mardi, trois représentants syndicaux du leader français de l'homéopathie ont déposé à l'Élysée quelque 2 000 lettres signées par des salariés du groupe pour exprimer leurs craintes sur l'avenir de leurs emplois. Une action symbolique qui « n'a pas été téléguidée » par la direction du groupe, a assuré Vincent Mounier, délégué FO au sein du groupe.
Dans une lettre dont l'AFP a eu copie, ceux-ci soulignent qu'un éventuel déremboursement serait « un non-sens économique pour la France » et générerait pour les salariés de Boiron « une perte de pouvoir d'achat et une grande précarité ». « Pourquoi vouloir mettre à terre une entreprise française florissante ? », s'interrogent-ils.
La direction de Boiron martèle depuis des mois qu'un déremboursement total de l'homéopathie pourrait l'obliger à supprimer jusqu'à la moitié de ses emplois en France, soit 1 300 postes sur 2 600. Car le chiffre d'affaires du groupe dépend à près de 60 % du marché français, et les deux tiers de ses ventes françaises provenaient l'an dernier de produits remboursables.
Une modulation plutôt qu'une suppression du remboursement ?
En avril, des salariés d'un site du groupe à Reims avaient écrit au ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Dans un courrier daté du 23 mai, repris par l'AFP, celui-ci leur a répondu que Bercy « [restait] attentif aux impacts possibles pour l'entreprise » d'un éventuel déremboursement de l'homéopathie.
Bruno Le Maire a également précisé qu'à l'issue de la procédure en cours, le ministère de la Santé pourrait « éventuellement » opter pour une modulation du taux de remboursement de l'homéopathie, plutôt que de le maintenir ou de le supprimer totalement.
Toutefois, Agnès Buzyn a affirmé à plusieurs reprises que si l'évaluation de la HAS jugeait que les médicaments homéopathiques étaient inutiles, elle réclamerait leur déremboursement total.
(Avec AFP)
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