Des anticorps pour garder une bonne mémoire ! En effet, un anticorps de la protéine beta-amyloïde toxique a démontré pouvoir réduire les plaques présentes dans les cerveaux des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. L'étude menée par des chercheurs de l'université de Zürich associés avec une entreprise de biotechnologie "Biogen" est publiée dans la revue Nature le 31 août.
« Les effets de l'anticorps sont vraiment impressionnants, et les résultats dépendent du dosage et de la durée du traitement », affirme le Pr Nitsch, un des auteurs. La fameuse molécule a été développée grâce à du sang collecté chez des personnes âgées ne présentant aucun problème cognitif. L'équipe a isolé les anticorps qui s'avéraient capables de reconnaître la molécule bêta-amyloïde toxique et non la protéine amyloïde précurseur qui joue probablement un rôle important dans l'organisme.
Moins de plaques, plus de capacités cognitives
Baptisé Aducanumab, la molécule a ensuite été sujet à des essais cliniques. Les travaux incluent 165 patients à un stade précoce de la pathologie entre octobre 2012 et janvier 2014. Ils ont été traités soit avec l'anticorps soit avec un placebo. Il a été démontré que celui-ci se lie de manière sélective aux plaques amyloïdes permettant leur élimination. Après un an de traitement, les scientifiques n'ont détecté quasiment plus de plaque chez les personnes soumises à la plus forte dose d'anticorps.
De même, en analysant les effets du traitement sur les symptômes liés à la pathologie, les spécialistes ont remarqué une stabilisation de leur déclin cognitif par rapport au groupe contrôle.
Malgré ces résultats prometteurs, la prudence reste de vigueur. Certains participants ont développé des images anormales à l'IRM liées aux plaques amyloïdes. Chez quelques personnes, ce phénomène s'accompagnait de maux de tête.
Les chercheurs vont donc poursuivre leurs recherches et mettre en place deux essais cliniques de phase 3 de plus grande ampleur. Ils impliqueront 300 centres situés dans 20 différents pays en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Ces études porteront sur un total de 2 700 patients à un stade précoce de la maladie.
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