Si en France la baisse du tabagisme fut significative entre 2014 et 2019, les dernières données du Baromètre santé confirment une stabilisation de la prévalence observée en 2020, indique le dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France. Mais, il a même été constaté, entre 2019 et 2021, une hausse du tabagisme chez les femmes et chez les personnes les moins diplômées.
Les données issues du Baromètre de Santé publique France proviennent d'une enquête téléphonique conduite sur échantillon aléatoire auprès de la population des 18-85 ans entre février et décembre 2021, auprès d’un échantillon total de 24 514 personnes en métropole, et de 6 519 personnes dans les territoires d'outre-mer.
D'après les résultats de cette enquête, en métropole, presqu'1/3 des personnes âgées de 18 à 75 ans a déclaré fumer. Cette prévalence est stable par rapport à 2020, mais en hausse par rapport à 2019 (30,4 %).
Par ailleurs, en 2021, « un quart des 18-75 ans déclaraient fumer quotidiennement, une proportion stable par rapport à 2019. Le nombre de fumeurs en France est estimé à 15 millions, dont 12 millions de fumeurs quotidiens », précisent les auteurs de l'article du BEH qui ajoutent : « chez les femmes de 18-75 ans, le tabagisme quotidien a augmenté entre 2019 et 2021, passant de 20,7 % à 23,0 % ».
Côté masculin en revanche, on observe une forte baisse du tabagisme quotidien chez les hommes de 18-24 ans. Dans cette tranche d'âge, la prévalence du tabagisme quotidien est passée de 35,8 % en 2020, à 28,7 % en 2021. Chez les femmes de cette tranche d'âge, la prévalance est restée stable (27,9 % en 2021).
Inégalités socio-économiques et territoriales
L'article du BEH détaille également les inégalités sociales qui dans le domaine du tabagisme restent très marquées, puisqu’entre 2019 et 2021, la prévalence du tabagisme quotidien a augmenté de 3 points parmi les moins diplômés (niveau de diplôme inférieur au Baccalauréat) passant de 29 % à 32 %. Le BEH précise qu'un « écart de 15 points est observé entre les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au Baccalauréat et les titulaires d’un diplôme du supérieur ».
Les inégalités territoriales sont également importantes, puisqu’en 2021 parmi les 18-75 ans, le tabagisme quotidien était de 22 % en Île-de-France et dans les Pays de la Loire, et atteignait 29 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les territoires d'outre-mer, la prévalence était inférieure à celle observée en France métropolitaine. « Ces prévalences sont en baisse significative par rapport à 2014 à La Réunion, en Martinique, en Guyane et stable en Guadeloupe », indiquent les auteurs de l'article du BEH.
La faute en partie au Covid
Parmi les explications avancées sur ces évolutions de consommation de cigarettes, le BEH précise : « l’augmentation du tabagisme parmi les femmes et parmi les moins diplômés pourrait être liée en partie à un impact plus fort de la crise liée au Covid-19, avec une utilisation de la cigarette comme outil de gestion du stress, notamment liée à une augmentation de la charge mentale et une dégradation des conditions de travail chez les femmes ».
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