68 cas en 2010, 416 en 2016… Dans un point d’information publié hier, l’ANSM alerte sur « l’augmentation préoccupante du nombre et de la sévérité des intoxications liées à la consommation de cocaïne ».
Selon le réseau national d’addictovigilance, le nombre de signalements a été multiplié par 6 entre 2010 et 2016. La hausse a été particulièrement marquée entre 2015 et 2016, mais semble se maintenir en 2017. Elle pourrait être liée « à l’augmentation de la concentration du produit vendu (augmentation de la « pureté » de la cocaïne) et à sa plus grande disponibilité » analyse l’ANSM.
8 fois plus de cas graves
Plus nombreuses, les intoxications sont aussi plus sévères, avec en 2016, 8 fois plus de cas graves (375) qu’en 2010 (47). Les complications les plus fréquentes sont d’ordre psychiatrique (35 %), cardio-vasculaire (30 %) et neurologique (27 %). Des complications infectieuses (12 %), respiratoires (8 %) et ORL (3 %) sont également rapportées.
L’étude Drames pointe de son côté une augmentation du nombre de décès directement en lien avec l’usage de cocaïne à partir de 2014, avec 25 cas en 2010 et 44 en 2015.
Le crack plus dangereux
La cocaïne poudre (chlorhydrate) reste la substance la plus souvent en cause dans ces intoxications, devant le « crack » ou « free base » (cocaïne base). Cependant, le crack, « qui possède un potentiel addictif plus important que la cocaïne poudre et dont le mode de consommation par inhalation expose à un risque de complications plus graves », voit sa consommation augmenter par rapport à la cocaïne poudre (33 % en 2017 contre 20 à 25 % entre 2013 et 2016).
Des symptômes évocateurs
L’ANSM avait déjà sorti le drapeau rouge cet été et publié à cette occasion un récapitulatif des symptômes d’intoxication à la cocaïne « afin de permettre une prise en charge médicale plus rapide de ces patients ». Tout en rappelant « l’intérêt de réaliser une analyse toxicologique pour rechercher la présence de cocaïne devant un tel tableau ».
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