En 1993, l’essai d’intervention DCCT (Diabetes Control and Complications Trial) -instauré 10 ans plus tôt- prouvait pour la première fois qu’un contrôle glycémique intensif du diabète de type 1 fait mieux en termes de réductions des complications qu’un traitement standard.
Près de 30 bougies plus tard, de nouveaux résultats de l’étude observationnelle EDIC (qui a suivi au long cours et en ouvert les patients inclus initialement dans DCCT) confirment ce bénéfice et montrent qu’il persiste au long cours.
« A long terme, chez les patients qui avaient été inclus initialement dans le groupe prise en charge intensive, le bénéfice en terme de réduction du risque de complications est net et très significatif rapporte le Pr Bruno Vergès, (chef du service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques au CHU de Dijon), avec moins de rétinopathie (-46%), de néphropathie (-39% de microalbuminurie et -61% de macroalbuminurie), de neuropathie, de cardiopathies (-42%) et d’évènement cardiovasculaire (-57 d’IDM non fatal, d’AVC et de décès cardiovasculaires).
Mémoire métabolique
Ces résultats illustrent la mémoire métabolique , « c'est-à-dire le bénéfice d’un bon équilibre glycémique d’autant qu’il est précoce, à l’instar du diabète de type 2, souligne Bruno Vergès, avec même dans le type 1 un niveau de preuve supérieur puisque que seule l’hyperglycémie entre en jeu ».
Peu de surprises donc, sauf peut-être sur le versant « hypertension ».
De façon assez inattendue, les derniers résultats d’EDIC montrent en effet qu’un contrôle glycémique strict et précoce retentit fortement sur l’apparition ultérieure d’une hypertension artérielle avec une diminution de 20% de l’HTA incidente dans le groupe prise en charge intensive par rapport aux diabétiques du groupe conventionnel. « Ceci laisse entendre qu’il existe des relations étroites et encore méconnues entre glycémie, insuline et hypertension, poursuit le Dr Vergès, probablement via la rigidité artérielle sur le développement de l’HTA ». Ces résultats rejoignent des travaux actuels démontrant que les personnes tout venant non diabétiques ayant une capacité d’insulinosécrétion plus faible sont plus à risque de développer une HTA, du fait de l’intrication étroite entre métabolisme du glucose, insulinosécrétion et hypertension via probablement des modifications de la rigidité artérielle.
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