Alors que les cancers constituent la première cause de mortalité dans l’hexagone, le Baromètre cancer 2021 s’est penché une nouvelle fois sur les attitudes, les connaissances, et les croyances des Français face à ces maladies. Pour cette 4e édition menée sous la houlette de l’Institut national du cancer (Inca), en partenariat avec Santé publique France (SPF), près de 5 000 personnes ont été interrogées par téléphone du 22 avril au 7 août 2021.
Les résultats dévoilés en amont de la journée mondiale du cancer du 4 février montrent que les Français ne sont finalement pas si bien informés que cela, avec notamment un décalage entre leur perception des risques et la réalité.
Des risques sous-estimés
Globalement, la majorité (67 %) des Français rapporte se sentir bien informés sur les cancers. « Cependant lorsque l’on s’intéresse plus spécifiquement aux facteurs de risques, et notamment aux facteurs de risque évitables, leurs perceptions ne s’appuient pas vraiment sur les connaissances scientifiques » nuance l’Inca et SPF dans un communiqué. Par exemple, « le lien entre facteurs psychologiques et cancer est souvent cité par les Français. Or, il n’y a aucune preuve scientifique avérée sur ce lien ».
En 2021, par rapport aux années précédentes, les facteurs émotionnels sont en effet davantage appréhendés comme des facteurs de risque, indique le baromètre de même que les expositions environnementales ou encore les contraceptifs hormonaux. L’importance d’autres facteurs de risque avérés scientifiquement est en revanche sous-estimée, notamment le manque d’activité physique, l’exposition au soleil sans protection, le surpoids voire l’obésité, spontanément cités comme facteurs de risque par moins de 3 % des participants.
Les agences sanitaires pointent aussi « une certaine mise à distance du risque individuel en fonction de son propre comportement ». Ainsi, pour le tabac, premier facteur de risque évitable de cancer, un fumeur sur deux place au moins un des seuils de dangerosité (nombre de cigarettes fumées par jour ou nombre d’années de tabagisme) au-dessus de sa propre consommation. De même, pour l’alcool, les personnes qui en consomment le citent moins spontanément comme un facteur de risque de cancer que celles qui sont abstinentes. Un biais d’autant plus important que la consommation est élevée.
« La population adhère également à des idées fausses qui permettent de mettre à distance le risque, souligne l’Inca, avec par exemple une personne sur deux qui pense que "Faire du sport permet de se nettoyer les poumons du tabac ".
Des inégalités sociales marquées
Le baromètre cancer 2021 confirme par ailleurs le poids des inégalités sociales sur la perception des risques et l’adoption de comportements de prévention. Ainsi, « les personnes les moins diplômées sont moins nombreuses à percevoir les risques de cancer liés au tabac », illustre le communiqué. Et en matière de dépistage, « les femmes qui ont les revenus les plus faibles, déclarent moins participer au dépistage du cancer du col de l’utérus ».
À noter enfin un chapitre dédié à la cigarette électronique qui questionne pour la première fois les usages, les perceptions et les attitudes des Français vis-à-vis du vapotage. Avec là encore certaines idées fausses. Alors qu'en l’état actuel des connaissances scientifiques, l’impact de la cigarette électronique sur le risque de cancer n’est pas prouvé et que la littérature scientifique semble plutôt pencher vers une nocivité moindre que le tabac, plus d’un Français sur deux (52,9 %) la considère aussi voire plus nocive que la cigarette traditionnelle.
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