Les femmes prenant du poids après un diagnostic de cancer du sein, phénomène relativement fréquent, sont plus à risque d’insuffisance cardiaque, d’après une nouvelle étude publiée dans le Jama Oncology. La dysfonction cardiaque post-traitement du cancer du sein est un sujet d’inquiétude alors que certaines thérapies, notamment les anthracyclines (dont font partie la doxorubicine et l’épirubicine) et le trastuzumab (utilisé dans les cancers HER2+, soit 12 à 20 % des tumeurs d’après l’Inca), ont des effets cardiotoxiques.
Les chercheurs Sud-Coréen ont observé la survenue d’une insuffisance cardiaque chez les 44 000 femmes incluses. Dans l’étude, les patientes ont été séparées en cinq groupes : poids maintenu (64 %), perte de plus de 10 % (6 %), perte de 5 à 10% (15,7 %), gain de poids de 5 à 10 % (10,7 %) et gain de poids supérieur à 10 % (3,5 %). Parmi les femmes avec une obésité avant le diagnostic de cancer, les deux tiers ont maintenu leur obésité.
Un risque qui augmente avec la prise de poids
Au cours d’une période de suivi de cinq ans en moyenne, une prise de poids de 5 à 10 % était associée à une augmentation de 59 % du risque d’insuffisance cardiaque indépendamment du traitement anticancéreux et d’autres facteurs de risque (hazard ratio ajusté aHR = 1,59). Chez les femmes avec un gain de poids supérieur à 10 %, le risque est augmenté de 85 %. Ainsi, plus le poids augmente, plus le risque d’insuffisance cardiaque est élevé.
Les chercheurs n’ont pas identifié de lien entre la perte de poids et le risque d’insuffisance cardiaque et n’ont pas observé d’augmentation du risque chez les patients sans variation pondérale, même en cas d’obésité présente avant le diagnostic.
L’étude souligne l’importance de mener des interventions thérapeutiques autour du poids chez ces patients, « en particulier durant les premières années après le diagnostic, pour préserver la santé cardiovasculaire ». Les auteurs soulignent le besoin de mener des études pour identifier les plus pertinentes (par exemple médicamenteuses avec les analogues de GLP-1). Ils appellent aussi à la prudence quant à l’interprétation de leurs résultats qui ne sont pas forcément généralisables à d’autres ethnies.
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